CE QUE L'ON S'AIME...

 

 

 

 

Disclaimer : tout l'univers de Saint Seiya que tu reconnaîtras aisément
appartient à Masami Kurumada. L'auteur ne retire aucun bénéfice si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue.

Genre
: songfic Camus/Milo.


Rating
: interdit au moins de 18 ans.

Note
: sur une chanson de Tryo "Ce que l'on s'aime"

Auteur
: Frasyl

Note de l'auteur : J'ai lue de magnifiques songfics, mais je n'avais jamais été vraiment inspirée par cet exercice et récemment j'ai découvert cette chanson qui m'a immédiatement fait songer au célèbre couple Camus/Milo et par une association d'idée, propre à mon esprit pas très net, à Caro qui écrit de magnifiques songfics et dont tout le monde sait qu'elle adore Milo ! Du coup, j'ai décidé d'essayer de mettre mes émotions sur cette chanson et voilà ce que ça donne.

Donc, dédié à Caro qui fut mon inspiratrice : Ce que l'on s'aime (un petit cadeau pour ton anniv avec du retard !)

Merci Frasyl. ^^

J'espère que tu aimeras. Bonne lecture...

 

 

 

Ce que l'on s'aime

 

J'aurais préféré pour toi
Juste inverser le cours des choses

 

Si j'avais seulement pu empêcher ce terrible combat.

Si j'avais seulement imaginer quelle serait ma douleur de sentir ton cosmos s'éteindre et disparaître dans le néant…..

Si j'avais compris avant…

 

J'aurais aimé et toi ?
Une main tendue une rose

 
Je sens la vie me quitter et mes pensées s'envolent vers ton temple…

J'essaie une dernière fois de lever la main vers le ciel, vers toi….mais déjà mon cosmos s'enfuit et s'évapore dans le ciel…

Si j'avais pu saisir ta main…


J'aurais aimé de toi
La certitude d'un geste
Simplement quand ça ne va pas
Ne pas se fuir comme la peste

 

Je reviens encore une fois sur ta tombe. La bataille est loin derrière nous et pourtant si proche. Chaque jour qui passe me révèle le vide que tu as laissé dans ma vie. Et encore une fois, je m'agenouille devant cette pierre blanche et froide portant ton nom.

C'est fou ce qu'elle te ressemble. Je souris à travers mes larmes et je me souviens….

Notre enfance…..mes frasques de gamin turbulent et tes regards réprobateurs devant mes bêtises….pas un cri ni un mot plus haut que l'autre, simplement un sermon et ton dos que je voyais s'éloigner dans un haussement d'épaules désabusé.

Nos retrouvailles à l'adolescence, enfin porteur de nos armures d'or. La magie de l'instant où nos regards se sont croisés de nouveau, alors que nos sentiments prenaient un nouvel essor sans même nous en avertir.

Les gestes autrefois si naturels prennent soudain d'étranges proportions, les sourires gênés devant des battements de cœurs encore incompréhensibles à nos esprits bornés finissent par créer un malaise entre nous.

Les désaccords suivent. Si souvent pour des broutilles sans importances…les mêmes que durant notre enfance. Mais nous avions grandis, plus de sermons ni de haussements d'épaules, nous tournions chacun le dos et prenions nos distances. Toi vers ta chère Sibérie pendant que je restais là, à t'attendre, comptant les jours…

 

Ils en étaient déboussolés de voir que l'on tenait quand même
Et nous les premiers étonnés de récolter
Ce que l'on sème
Ce que l'on s'aime…

 

Mais à chacun de tes retours, tout s'envolait et nous retrouvions pour un temps notre étrange complicité. Il suffisait d'un regard, un sourire naissait sur mes lèves et les tiennes daignaient s'étirer en réponse. Mes longs discours enthousiastes reprenaient de plus belles et tes silences si reposants les savouraient tout autant.

Les autres nous regardaient en se demandant à quand la prochaine dispute et sera-t-elle définitive ? Et quand l'orage grondait à nouveau, ils prenaient les paris sur la date de ton prochain retour.

 

J'aurais préféré ma foi
Eviter nos sombres démences
Et maintes maintes fois
Oublier d' partir en vacances

 

Je continue mon pèlerinage de souvenirs dans ton temple toujours vide….je suis le seul à encore y pénétrer. J'en garde jalousement l'entrée…..je veux garder pour moi seul l'antre qui fut le berceau de nos heures partagées mais aussi de nos plus violentes disputes.
L'avait tu seulement compris ? Je n'ai moi-même pu en mesurer toute l'intensité qu'à ton départ….mais tu semblais tout savoir de moi, tout deviner……

Etait-ce pour repousser nos sentiments naissants que la plus petite chose devenait un sujet de querelle et que tu me poussais à chaque fois à chercher d'autre compagnie que la tienne ?

Avais-tu si peur de ce que cela pouvait entraîner ? Aujourd'hui je regrette tant que tu sois resté silencieux.

 

En vacances de toi
Mais comme l'amitié nous rattrape
Nous rattrape à chaque fois
Autant tenir quand ça dérape

 

Je claquais violement la porte de ton appartement, pensant ne jamais y revenir…

En souffrais-tu autant que moi ? J'avais beau t'en vouloir et ne pas comprendre tes rejets perpétuels, au bout d'à peine quelques heures, tu me manquais déjà.
Ma colère s'envolait et je courrais te retrouver…tu m'accueillais d'un regard glacial mais tu m'ouvrais largement ta porte…
Te souviens-tu de cette fois, où je t'ai lancé que tu ne me ferais plus partir pour des broutilles ? Il me semble ce jour-là avoir aperçu ton regard briller plus que d'habitude….
Je m'allonge dans ton lit, le réchauffant par ma présence. Je regrette de n'avoir pas osé le faire avant….Tous ces regrets pour si peu de réponses….si seulement je pouvais savoir….connaître le fond de ta pensée…

Je promène mon regard sur les rayonnages de livres si chers à ton cœur, tu pouvais m'en parler pendant des heures…Dans ces rares moments, c'est moi qui devenais attentif à ton brusque flot de paroles….Je sentais et vivais ta passion….mais aujourd'hui je me demande douloureusement si elle n'était destinée qu'à tes livres…..

L'attaque du Sanctuaire t'a arrachée à moi. Mais au nom de ce que tu m'as offert, je vénérerai à jamais ta mémoire.

 

Ils en étaient déboussolés de voir que l'on tenait quand même
Et nous les premiers étonnés de récolter
Ce que l'on sème
Ce que l'on s'aime…

 

Les autres me surveillent sans cesse. Mes longues nuits solitaires dans ton temple leur font peur. Mais je refuse d'abandonner. Pour toi, je deviendrai le meilleur des chevaliers d'Or.

Car au fond de mon cœur, demeure à jamais ce que tu y as laissé…

 

J'aurais bien voulu tu sais
Tenir le cap, sauver les murs
Courir sans m'arrêter
Ne pas frissonner sous l'armure

 

J'ai voulu tenir, demeurer droit et fort devant le plus féroce des ennemis. Mais rien ne m'avait préparé à cela….

Malgré toute ma détermination, mon regard a failli quand j'ai eu enfin la confirmation visuelle de ce que tout mon être me hurlait déjà.

Camus…Toi, l'un des plus droit de tout les chevaliers, comment peux-tu t'opposer à nous ? La mort m'aurait sans doute été plus douce que cette trop cruelle vérité.

J'ai froid, j'ai mal et pourtant je me mets en position pour t'infliger la pire attaque de tous les temps. Nous allons détruire le Sanctuaire. Mes larmes coulent malgré moi et les tiennes également. Comment en sommes-nous arrivés là ?

 

Et j'aurais voulu tu sais
La longue traversée tranquille
J'aurais même imaginé
Ne jamais atteindre une rive

 

La mort n'a pas voulue de moi. Et alors que je flottais doucement dans la brume, pouvant enfin te chérir à jamais et en paix avec moi-même, ils sont venus m'arracher à ma douce quiétude.

Milo….Me pardonneras-tu un jour ?

Je vois l'horreur se refléter sur ton visage mais je dois continuer. C'est en partie pour toi que j'ai accepté de devenir ce traître qui sera banni de ton cœur à jamais.

Je ne pouvais pas les laisser te détruire, il fallait au moins que j'essaie de te sauver…

Je vois tes larmes alors que nos yeux s'entrecroisent. Je m'y accroche un instant.

Et de nouveau, les cosmos s'enflamment. Est-ce vraiment la fin pour nous deux ?

 

Ils en étaient déboussolés de voir que l'on tenait quand même
Et nous les premiers étonnés de récolter
Ce que l'on sème
Ce que l'on s'aime…

 

Des mois, des années…..combien de temps s'était écoulé alors que nous nous regardons tous, hagards et surpris d'être soudain en vie dans la salle du Palais d'Athéna ? Sa voix nous parvient, on nous offre une nouvelle vie, nous sommes tous pardonnés.

Je croise de nouveau ton regard. La dernière fois c'était devant le Mur des Lamentations alors que nous élevions tous nos cosmos. A ce moment, il m'avait paru tendre et affectueux, aujourd'hui je n'y vois plus que de la peine et des reproches.

Je l'ai mérité, je t'ai trahi. Mais, par Athéna que c'est douloureux.

Deux clans se sont formés et se font face. Kanon le premier, franchi la ligne pour enlacer son jumeau, il n'a cure du regard des autres. Mais toi, tu ne le fais pas, tu restes un long moment à me regarder avant de brusquement tourner les talons, comme si ma seule vue t'offensait.

J'ai l'impression que mon cœur va exploser...

Les autres me regardent mais je reste de glace, comme toujours, du moins en apparence, et je quitte le palais à mon tour, regagnant mon appartement.

J'y découvre les traces de ton passage. Alors tu gardais cet endroit pour moi ? Je m'écroule dans le mon lit en y sentant ton odeur encore si présente et je laisse enfin couler mes larmes. Ais-je définitivement perdu ton amitié ?

 

J'aurais aimé tu sais
Éviter nos fausses mesures
J'aurais même préféré
De nous une lettre d'injure

 

Les jours passent. Immuable, le Sanctuaire panse ses blessures mais les miennes restent à vif. Chacun de tes regards me renvoie ma trahison et me poignarde un peu plus le cœur. Au moins avant, j'avais le réconfort de tes incessants discours. J'en viens à haïr le silence de mon temple où peu à peu ta présence s'efface.

On m'interdit de retourner en Sibérie, alors je masque ma douleur en passant mes nuits à te chérir encore et encore. C'est devenu ma seule façon de te faire face. Car dans ces moments là, il me suffit de fermer les yeux, et ton image tendre et souriante remplace le vide. Et ce ne sont plus mes mains, mais les tiennes qui courent sur ma peau glacée et enflamment mon corps. Tes mots reviennent, tendres, enivrants, indécents…. Et quand enfin apaisé par mes caresses solitaires je peux m'accorder un peu de repos, je rêve de ton sourire perdu.

Pourquoi dois-je vivre une nouvelle vie si tu me prives de ta simple présence ? Tes longs silences quand on se croise par hasard me font si mal !

Alors ce soir, je tente l'impossible, dans la nuit noire et sans lune, je descends lentement les marches vers ton temple….vers toi…je veux t'entendre parler et rire à nouveau…

Si tu me rejettes encore, laisse-moi au moins mourir de ta main.

 

J'aurais voulu parfois
Oui t'étrangler aux quatre vents
Te serrer dans mes bras
Ha ça, je l'ai voulu souvent

 

La nuit envahit peu à peu mon temple et je m'écroule sur le canapé dans le noir. J'ai beau t'en vouloir à mort, essayer de te haïr devient de plus en plus difficile au quotidien…

Mon cœur finira-t-il par gagner le combat que lui livre ma raison ? J'ai l'impression de devenir fou. Pourquoi refuses-tu toujours de faire le premier pas ? Pourquoi t'obstiner à garder cette carapace qui me fait si mal ? Juste un petit geste….est-ce si dur d'admettre que tu as eu tort ?

Je comprends trop bien ce qui t'as poussé à agir de la sorte. Mais moi, je t'en aurais parlé, je t'aurais ouvert mon cœur, le tien, lui, reste de glace à tous mes appels désespérés.

Je voudrais avoir la force de te coller une bonne correction mais j'en serais bien incapable car la seule réelle envie que j'ai est de te prendre dans mes bras pour enfin soulager tes peines.

J'entends comme un glissement et ma porte s'ouvre doucement laissant apparaître une silhouette…la tienne….est-ce encore un de mes rêves ? Je m'assois, surpris. La porte se referme. Seule la faible lueur de la nuit nous éclaire.

Ta voix brisée brise le silence….juste mon prénom….je t'ouvres les bras et tu t'y jettes, me serrant à m'en faire mal…mais jamais douleur n'a été aussi bonne….

Je sens tes larmes à travers mon tee-shirt et au milieu de tes sanglots, deux mots reviennent sans arrêt : parles-moi…

Je saisis doucement ton visage et le relève vers moi et prononce enfin ton prénom d'une voix émue, puis je cueille tendrement tes larmes avec mes baisers. Mes lèvres glissent vers les tiennes, s'y attardent et les réchauffent peu à peu.

Timidement, tu m'offres l'accès et je prends possession de ton cadeau. Nous basculons bientôt sur le sol et ce sont nos corps qui s'embrasent. Nos mains deviennent frénétiques et nos lèvres insatiables.

Tant de temps à rattraper, tant souffrance à effacer. Le temps s'arrête nous offrant enfin notre rédemption. Les mots deviennent inutiles, nos corps parlent pour nous et nous nous comprenons enfin.

Nous sommes maintenant nus et lentement, je me glisse en toi. Ton regard ne me lâche pas et quelques larmes viennent de nouveau perler à tes yeux. Je les bois et t'embrasse avant que l'explosion des sens nous fasse perdre toutes perceptions autres que le plaisir d'être enfin unis.

 

Ils en étaient déboussolés de voir que l'on tenait quand même
Et nous les premiers étonnés de récolter
Ce que l'on sème
Ce que l'on s'aime…

 

Le soleil brille à nouveau et nous descendons, main dans la main, vers l'arène d'entraînement. Ceux que l'on croise nous offrent un panel étourdissant de sentiments. L'incrédulité, la surprise, la joie pour certain, le rejet pour d'autre.

Ton attitude n'a pas bougé d'un iota. Froide et lointaine, tu marches à côté de moi passant devant eux dans une indifférence totale. Mais peu m'importe aujourd'hui, car au creux de ma main, je sens ta chaleur.

Et je sais, maintenant que dans le secret de nos temples, je suis le seul à pouvoir faire fondre ta carapace de glace et faire jaillir le feu qui brûle en dessous, pour moi.

Notre Pope nous regarde arriver en souriant, au moins lui, ne cache pas sa joie de nous voir enfin réunis.

Les graines, autrefois semées dans nos cœurs d'enfants, prennent leur envol pour éclore magnifiquement.

Puissent-elles fleurir éternellement….

Fin

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