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T'AURAIS PAS DU CAFE ? |
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Disclaimer : Tout l'univers de Saint Seiya que tu reconnaîtras aisément appartient à Masami Kuramada la Shueisha et Toei Animation. L'auteur n'en retire aucun profit si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue. J'espère que tu aimeras... |
Chapitre unique « T'aurais pas du café? » Shura, occupé à mitonner amoureusement une paëlla, manque en laisser tomber sa spatule en bois. « D'abord on dit : je voudrais. T'as le droit d'ajouter s'il te plaît, aussi. Et ce serait bien que tu apprennes à frapper avant d'entrer. » Shura pince les lèvres sans répondre. L'irrévérence dont fait preuve son camarade à l'égard de leur déesse l'agace. Surtout parce qu'au fond, il ne peut s'empêcher de penser qu'il a un tout petit peu raison... Mais ça, il ne le lui dira jamais. « Tu pourrais demander, avant de te servir tout seul » fait-il remarquer histoire de détourner la conversation. Sans complexe, il ouvre le couvercle et plonge un doigt dans la confiture avant de le porter à sa bouche. Et Shura ne peut rester qu'hypnotisé par la façon dont les lèvres de l'italien glissent le long de ce doigt pour savourer la gourmandise. « Tu as un problème? » s'enquiert Death Mask en levant un sourcil. Trop tard. En fouillant au fond de l'étagère, Death Mask vient de mettre la main sur un objet qu'il considère à présent d'un œil rond. « Mais qu'est-ce que... Attends, tu as gardé ça!? » Ça, c'est une aquarelle maladroite figurant une plage au bord de l'eau, et deux garçons bruns qui s'ébattent dans les vagues. Shura sent le rouge lui monter aux joues. Il n' a pourtant rien d'un sentimental, mais jamais il n'a pu se résoudre à se séparer du cadeau qui lui a offert celui qui ne s'appelait pas encore Death Mask à l'époque. Qui était capable de faire de la peinture et de lui dire simplement qu'il était son meilleur ami et qu'ils resteraient toujours ensemble. A présent l'italien fixe la peinture avec une expression étrange, colère, regrets, et nostalgies mêlées. Et d'autres sentiments encore, plus complexes. « T'aurais du balancer ça au feu. » Shura hausse les épaules. Depuis le temps, il sait qu'il est inutile de heurter Death Mask de front, surtout lorsqu'on aborde des sujets un peu sensibles. Comme tout ce qui touche aux sentiments. « Tu veux rester manger? » Shura lui lance un regard noir qui s'adoucit aussitôt. Il admet volontiers qu'il n'arrive pas à la cheville de son camarade pour le café. Et il adore déguster un petit noir, à l'occasion. Sans sucre et avec un carré de chocolat noir aux écorces d'oranges. Il adore aussi voir Death Mask mettre le couvert pendant qu'il termine sa paëlla. Il ne peut pas lâcher sa poêle, sinon ça attache. Heureusement qu'il en a préparé assez pour deux, dont un Cancer doté d'un estomac sans fond. Comme tous les jours, d'ailleurs. Officiellement, parce que ça lui permet de congeler une partie des portions pour les jours où il n'a pas le temps. Officieusement, parce qu'il espère toujours que l'italien montrera le bout de son nez pour partager son repas. Ce qui arrive de plus en plus souvent ces derniers temps. Curieusement, les placards du Cancer semblent toujours à cours d'ingrédients. Alors forcément, il ne peut s'empêcher d'espérer que peut-être, ce n'est pas totalement fortuit. Peut-être. En même temps, il doit manœuvrer en finesse, parce que s'il se plante, il se retrouvera direct côté puit des âmes. Le souci, c'est qu'il n'a aucune expérience en la matière. Il a été trop occupé, par son entraînement, puis par les guerres, puis à fantasmer sur son meilleur ami, pour parfaire sa technique en matière de drague. Quant à demander conseil à l'un de ses camarades, plutôt se trancher la gorge d'un coup d'Excalibur. Il réfléchit en sirotant le café amer dont l'arôme envahit la pièce. Machinalement, il pousse l'assiette contenant les meringues vers Death Mask. Personnellement, il déteste ces biscuits trop sucrés, trop légers, mais il a pris l'habitude d'en acheter, sans même y penser. Il sursaute lorsque de longs doigts se referment son poignet. « Quoi? » Death Mask prend une grande inspiration. « Il faut que... Non : je voudrais vérifier une hypothèse. » Et sans avertissement préalable, il contourne la table et vient plaquer ses lèvres contre celles de Shura. Qui ouvre automatiquement la bouche et songe que le café a encore meilleur goût dégusté de cette façon. Avant de se dire que c'est vraiment n'importe quoi et qu'il faudrait qu'il fasse quelque chose, là, tout de suite. Avant qu'il ne puisse trouver une réponse cohérente, toutefois, l'italien le relâche et passe un doigt amusé sur ses lèvres. « Je pense que ceci valide mon hypothèse... » Finalement, se dit Shura, il semblerait qu'il n'ait plus à se casser la tête pour trouver un mode d'approche. Death Mask l'a très bien fait tout seul. « Demandé si gentiment... » conclut-il en passant les bras autour de ses épaules. La vaisselle attendra bien. Shura, être organisé, sait que dans la vie, il faut savoir gérer ses priorités. Et la sienne, à ce moment précis, c'est la peau bronzée cachée sous la chemise blanche qui vient d'atterrir au sol. Et les yeux cobalt qui plongent dans les siens, exprimant tout le désir que la bouche de leur propriétaire ne peut prononcer, trop occupée qu'elle est à dévorer la sienne. Et les mains qui parcourent son corps, tantôt tendres, tantôt exigeantes. Comme il l'a souvent rêvé, leur première fois aura une odeur de café. FIN |