LES YEUX DE LA MER

 
   

Disclaimer : Tout l'univers de Saint Seiya que tu reconnaîtras aisément appartient à Masami Kuramada la Shueisha et Toei Animation. L'auteur n'en retire aucun profit si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue.

Genre
:
Yaoi soft. Milo se remémore tous les sentiments qu'il a éprouvé pour l'homme qu'il aime depuis qu'il l'a vu pour la première fois. Il n'a jamais abandonné et la persévérence est toujours récompensée.

Rating : interdit au moins de 16 ans.

Auteur : Kiranagio

J'espère que tu aimeras...

 

Chapitre unique

La couleur de tes yeux m'a toujours fait penser à l'océan. Je me souviens, le premier jour de mon arrivée au Sanctuaire, il y avait beaucoup de vent. J'aime bien le vent. Camus, ça l'énerve, parce qu'il le décoiffe, mais moi, j'ai l'impression qu'en étendant les bras, je pourrais m'envoler, juste comme ça. Bref. Ce premier jour, donc, il y avait une réunion de bienvenue pour les petits nouveaux. Mû, Aiolia, Aldébaran, Camus, Shaka, et moi. Le petit benjamin. J'étais curieux. Tant de choses à observer, tant de monde que je ne connaissais pas, tant de richesses. Je n'avais pas peur. L'orphelinat où j'avais grandi jusque là ne me laissait pas de grands souvenirs, et puis on m'avait dit qu'au Sanctuaire, on allait m'apprendre à devenir fort. L'idée me plaisait bien.

Du coup je vous guettais du coin de l'œil, les presque déjà chevaliers. Pour voir ce que j'allais devenir, plus tard. Il y avait un grand brun à l'air sérieux, et un adolescent aux cheveux bleus à l'air trop sage. Et puis toi. Et cette lueur de défi qui dansait dans ton regard, comme le soleil à la crête des vagues. Tu avais l'air fort, impétueux, irrésistible. Comme l'océan. J'ai immédiatement décidé que plus tard, je serais comme toi.

Ce n'est qu'après que j'ai appris que tu ne serais pas chevalier. J'ai trouvé ça injuste. Quoi, tu étais tellement mieux que celui que tout le monde appelait Saint Saga ! Oui, je trouvais déjà la perfection ennuyeuse. Je crains de ne pas m'être beaucoup amélioré, sur ce point. Tant pis, j'avais déjà décidé que tu serais mon modèle. Je crois que mon insistance t'a amusé, au début. Ton regard s'éclaircissait lorsque tu me voyais, comme la mer au soleil. Mais dès que ton frère rentrait dans ton champ de vision, il se chargeait de nouveau d'orage.

Je n'étais qu'un tout petit soleil, à l'époque, comment aurais-je pu lutter contre la tempête ? Saga a pris le pouvoir, enfin nous ignorions que c'était lui, à l'époque. Peut-être les plus âgés s'en sont-ils doutés. Et Mû, bien sûr, qui a fui. Nous, les plus jeunes, avons continué notre entraînement. Un Grand Pope, un autre, quelle importance ? Quant au chevalier des Gémeaux, je l'évitais autant que possible. Pour moi, ce n'était pas le bon.

J'ai grandi. Je me suis endurci. En plus de mon entraînement, tous les soirs, j'allais nager dans la mer. J'aimais sa force et ses couleurs changeantes, ses émotions sans fard. Ça me changeait de l'hypocrisie générale qui régnait au Sanctuaire.

Je me disais qu'un jour, peut-être, je te reverrais. Je n'arrivais pas à croire que tu sois mort dans cette prison. On n'enferme pas l'océan, n'est-ce pas ? Mais lorsque nous avons appris que tu te trouvais derrière la guerre contre Poséidon, là, mes dernières illusions se sont écroulées. Je servais un maître sans scrupules, pour me conformer à un modèle sans honneur. Tempête. Désespoir... C'est sans doute pour ça que je me suis montré aussi violent, lors de notre rencontre suivante.

Oui, tu sais. Quand j'ai voulu te tuer. Parce que tu nous avais trahis. Et surtout, parce que tu me renvoyais une image de moi-même qui me déplaisait. Je n'étais pas comme ça. Camus disait souvent que la mer était traîtresse et cruelle, j'en étais presque venu à penser comme lui. Pourtant, je n'ai pas pu aller jusqu'au bout. Parce que tes yeux n'étaient pas sombres et furieux, comme lorsque tu regardais jadis Saga, mais clairs et résolus. Parce que je voyais que tu regrettais. Qui avais-tu trahi, finalement? Un Grand Pope assassin... Et tu étais prêt à vouer ta vie à notre déesse. Alors au lieu de t'achever, je t'ai sauvé. Et j'ai vu tes yeux s'embuer, pluie sur les vagues. Je me suis détourné. Je préfère la mer au soleil, ou à la rigueur, les jours de tempête. La grisaille, très peu pour moi.

Pourtant c'est bien la grisaille, qui a prédominé, après. Nous étions tous morts et tous ressuscités, Athéna est grande et la vie est belle. Sauf que forcément, les erreurs, ça laisse des traces. Peu nombreux sont ceux qui peuvent se vanter de ne jamais s'être trouvés du mauvais côté de la barrière. A part Mû, peut-être. Tous les autres ont leur part d'ombre, moi y compris. Cela contribue à maintenir une certain équilibre, j'imagine.

Comme celui qui s'est instauré au temple des Gémeaux. Une semaine l'un, une semaine l'autre. J'adore te voir en armure, mais j'avoue que je préfère tout de même les semaines où c'est Saga qui la porte. Parce que ces semaines-là, tu viens habiter au temple du Scorpion. Chez moi. Avec moi.

Comment ça, je parle trop ? J'en ai le droit, d'abord. J'en ai suffisamment bavé, pour t'en convaincre. Tu m'as fait mordre la poussière un certain nombre de fois à l'entraînement avant de te rendre compte que peut-être, ce n'était pas ce genre de contact dont je rêvais. J'ai vu la couleur de tes yeux passer du sombre de la tempête, durant le combat, au bleu mouvant de l'incertitude, puis à la clarté du bonheur lorsque je t'ai embrassé.

Puis tu les as fermés, c'est de la triche. Et j'ai passé encore des jours à te convaincre que non ce n'était pas une erreur, oui j'avais bien remarqué que tu étais un mec (contrairement à Aphrodite on peut difficilement te confondre avec une fille), non je ne l'avais jamais fait avec un garçon mais je n'avais rien contre les nouvelles expériences, oui Athéna n'y voyait aucun inconvénient (nous la servons suffisamment pour qu'elle n'aille pas se préoccuper de ce que nous faisons au lit), non Camus n'allait pas te congeler sur place (et d'ailleurs il était suffisamment occupé avec son disciple qui se trouvait à l'âge des questions gênantes), et oui, bien sûr j'étais amoureux de toi. Pourquoi, je n'en sais rien. Une histoire d'embruns, faut croire. Et puis les questions, on s'en fiche, non ?

Bref. Je considère que j'ai suffisamment ramé pour avoir le droit de parler, si je veux. D'abord. Et... hey ! Tu n'as pas le droit de faire ça, c'est déloyal ! Laisse-moi voir tes yeux. Mmm. Avis de tempête ? M'en fiche, je veux bien me noyer, si c'est en toi. Hé, non... Pas là ! Lâche-moi tout de suite ! D'accord, d'accord, je me tais. Le temps est à l'action...

 

FIN


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