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EFFETS SECONDAIRES |
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Disclaimer : tout l'univers de Saint Seiya que tu reconnaîtras aisément J'espère que tu aimeras. Bonne lecture... Index : clique sur le numéro du chapitre que tu veux lire : |
Chapitre 1
Ce fut perçu comme un miracle par tous ceux qui avaient survécu. Six ans après leur victoire sur l'Empereur des Ténèbres, le Dieu Hadès, pour une raison connue des seuls occupants de l'Olympe, tous les Chevaliers d'Athéna avaient été ressuscités ainsi que les Guerriers Divins d'Asgard. Pourquoi les Spectres et les Marinas n'avaient-ils pas bénéficié de cette "faveur" vous demanderez-vous ? Parce que les Dieux qu'ils servaient étaient, pour Poséidon emprisonné dans une urne et pour Hadès… mort. Quelques mois après cet incroyable retour à la vie, les choses avaient repris leur cours. Shion s'était à nouveau vu offrir le poste de Grand Pope par Athéna, qu'il accepta humblement. Sa première action fut de promulguer un décret qui interdirait le port du masque pour ses successeurs ainsi que pour les femmes Chevaliers, en accord total avec la Déesse, afin d'éviter que le passé ne se répète. Il y avait pourtant quelques faits assez troublants pour eux, et ils n'hésitèrent à poser la question à Athéna. Pourquoi certains d'entre eux avaient vieilli et d'autres pas ? - Dans ma grande sagesse, leur avait-elle expliqué, si je veux que vous formiez une entité unique et indivisible, capable de tout renverser sur son passage, il vaut mieux que ceux qui sont décédés prématurément, se sentent intégrés à ce groupe. Si Aïoros avait encore quatorze ans, ni vous, ni lui ne pourriez envisager l'avenir sans penser au passé. Il a aujourd'hui la place qui lui revient. De même que Seiya. Ce qui est, en plus, leur choix. Avant d'agir, je leur ai demandé ce qu'ils désiraient et chacun m'a répondu la même chose. Etre comme ses frères d'armes. Vivez en paix Chevaliers ! Même si plus aucune Guerre Sainte n'était à redouter, Shion dut faire face à un problème majeur. L'inactivité et l'oisiveté. Il ne fallait pas que tout ce beau monde se laisse aller. Le Sanctuaire de la Déesse Athéna n'était pas un centre de vacances ni une maison de retraite pour Chevaliers. Donc, il décida de les occuper. Et quelle plus noble occupation que celle de reconstruire le Sanctuaire. Et vu l'état dans lequel il était, il allait falloir du temps. En plus, Athéna avait accepté sa suggestion de moderniser un peu les infrastructures qui n'avaient pas évolué d'un poil, ou presque, depuis les débuts de la Chevalerie de la Déesse, c'est-à-dire depuis l'antiquité ! Il fut donc envisagé de restaurer les arènes, les dortoirs et les réfectoires des novices, les douze Temples bien sûr, en particulier ceux du Bélier et de la Vierge. Mais ça ne s'arrêtait pas là. Chacune des Maisons qui jalonnaient le Grand Escalier se vit équipée de l'eau courante, du téléphone et de l'électricité. Shura n'avait pas son pareil pour creuser les tranchées afin d'enterrer les câbles et la tuyauterie. Les patios adjacents à chacune serait remis en état suivant les désirs de l'occupant des lieux et entretenus par des jardiniers. Pour mettre un peu de couleur dans ce paysage de pierres, à la base de chaque dorienne furent plantés des volubilis. La plante grimpante s'enroulerait autour de la colonne et ses corolles bleues, roses ou pourpres seraient du plus bel effet. Aphrodite confirma, mais soutint que ses rosiers seraient plus fournis. Il en fit la démonstration dans son Temple. Chaque pilier, chaque colonne furent prit dans l'étau de ses plantes dont les fleurs parfumées, pour certaines, embaumaient à plusieurs dizaines de mètres. Conclusion : les rosiers grimpants pour les colonnes et piliers des Temples, les volubilis pour les autres. L'intérieur des appartements des Chevaliers fut également réaménagé. Chacun décida de son style de mobilier, de tapisserie, de peinture ou de carrelage. DeathMask fit disparaître les visages qui ornaient les murs de son Temple avec une grimace de dégoût. Comment avait-il pu, un jour, apprécier ce genre de trophées ? Les jumeaux avaient des goûts radicalement différents. Saga appréciait le style colonial, acajou, bambou, verre et lin naturel, Kanon faisait plus dans l'industriel avec de l'inox, de la pierre, des néons et des tuyaux apparents. Mais avant d'en arriver là, il fallait reconstruire. Les blocs de marbre nécessaire au chantier étaient déposés à l'entrée du Sanctuaire. Shion, Mû et Kiki se chargeaient de les emmener vers le lieu en rénovation. Une fois là, Shura les taillait et l'un des Atlantes le mettait en place. Ou bien Shun les hissait avec sa chaîne. Comme il fallait occuper tout le monde, certains, les plus calmes comme Aldébaran, Camus, Shaka, Shiryu ou Aïoros étaient chargés de l'entraînement des plus jeunes. Les autres avaient besoin de s'épuiser pour évacuer leur trop plein d'énergie. Bien sûr, les débuts furent plutôt chaotiques et sources de grandes crises de fou rires ou d'intenses frustrations, voir même de risques de blessures graves. Ce jour là, aux abords du sixième Temple, Marine s'acharnait à vouloir déplacer un bloc de marbre cassé. Peut-être avait-elle surestimé sa force, toujours est-il que, malgré tous ses efforts, le caillou ne bougeait pas. Il faut dire aussi que le Grand Pope, connaissant bien ses ouailles, avait limité l'utilisation d'outils, de machines ou de cosmos. La jeune femme commençait à sentir monter la colère. Elle s'apprêtait à utiliser sa cosmoénergie lorsqu'elle en perçut une autre s'approcher. - Inutile de t'cacher, je sais ce que t'allais faire, lui sourit Aïolia qui venait du Temple de son frère. Tu veux un coup d'main ? Fière et indépendante, la jeune femme allait refuser lorsqu'elle se sentit plaquée au sol par un corps puissant sans même avoir vu le moindre mouvement. A force d'avoir voulu bouger ce bloc de marbre, elle avait ébranlé le monticule qui se serait effondré sur elle si le Lion n'avait pas bondi pour la protéger. Il était aussi responsable de sa déconcentration. - Ça va ? T'as rien ? lui demanda-t-il, inquiet tout en l'aidant à se relever. Que n'aurait-elle pas donné à cet instant pour avoir son masque ! Elle était persuadée que son trouble se voyait comme une mouche dans un bol de lait. Ce qu'elle ignorait, c'est que la poussière de l'éboulement qui grisait son visage, camouflait cet état de fait. - Je crois qu'il falloir décider Shion à changer d'avis sur les méthodes de travail, poursuivit-il en époussetant ses vêtements. - Où ça ? Après le récit que lui fit Aïolia, Shion demeura quelques instants silencieux, réfléchissant aux moyens qui s'offraient à lui. Soudain, il ferma les yeux et eut un petit rire. - Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? fit-il en regardant ses deux Chevaliers qui se demandaient de quoi il parlait. Il les téléporta, lui, Marine et Aïolia au premier Temple où il savait qu'il trouverait les jumeaux. Rapidement, il leur expliqua la situation. - Et qu'est-ce tu veux qu'on fasse ? demanda Saga en ouvrant les mains et en haussant les épaules d'un geste d'une totale incompréhension. Et il les planta là. Les trois Chevaliers d'Or et le Chevalier d'Argent se regardèrent, un peu surpris par l'attitude leur Grand Pope. Ils remontèrent le Grand Escalier. Marine et Aïolia laissèrent les Gémeaux dans leur Temple tandis qu'ils poursuivaient plus haut. - Tu m'offres un café ? demanda le Lion, observant du coin de l'œil la réaction de l'Aigle. Ne trouvant pas d'excuse pour refuser, la jeune femme fut bien obliger d'accepter. Le Lion faisait la conversation tout en montant les interminables marches. Elle se contentait de répondre par monosyllabes, parfois elle faisait une phrase. Lorsqu'ils arrivèrent, elle lui offrit de s'asseoir sur le canapé du salon, pendant qu'elle préparait le café et allait se changer. Aïolia en profita pour détailler l'intérieur. Très féminin, il y avait trois vases avec des roses uniquement dans cette pièce. Des coussins partout, des tentures murales aux couleurs chaudes. Rien à voir avec le Maître de Seiya. Dure et exigeante avec son élève, qui aurait cru qu'elle était si délicate. Aïolia se félicita de découvrir ce coté de la personnalité de Marine. Un coté qu'elle ne devait pas montrer souvent. Elle revint avec la cafetière, les tasses et le sucrier. Le Lion la regardait pendant qu'elle servait le café. Rien ne venait démentir ce qu'il savait déjà et ce qu'il découvrait, confirmait ce dont il se doutait. Il était complètement sous son charme. A l'époque, alors qu'elle n'avait encore que seize ans, il avait deviné chez elle une jeune fille loyale, passionnée et très jolie. Il n'avait jamais vu son visage, mais il était persuadé qu'elle ne pouvait être que très belle. Aujourd'hui le port du masque étant aboli - merci Shion - il constatait avec plaisir que son instinct ne l'avait pas trompé. Il aimait cette façon qu'elle avait de rejeter ses cheveux sur son dos, de pencher la tête quand elle l'écoutait parler, de rougir au moindre compliment ou mot gentil. Bien qu'elle fût une redoutable guerrière, elle n'en était pas moins une jeune femme émouvante et émotive. Et Aïolia fondait devant tant de contrastes qui l'interpellaient de la plus tendre des façons. Le lendemain, ils étaient tous réunis dans la Grande Arène à la demande du Pope. Il leur expliqua ce qu'il avait l'intention de faire et tous furent d'accord. Avec Mû et Kiki, ils arpentèrent le Sanctuaire et grâce à leurs pouvoirs de télékinésie, ils regroupèrent les débris dans ce lieu, vidé de tous les Chevaliers qui s'y étaient réunis. Ils étaient maintenant tous perchés sur les derniers degrés des gradins de pierre, et attendaient avec une impatience non dissimulée, de voir les puissants jumeaux à l'œuvre. Les Chevaliers d'Or bénéficiaient toujours de leur immense prestige, en particulier depuis ce qu'ils avaient accompli dans le Monde des Ténèbres. Aussi, étaient- ils très entourés mais à distance respectueuse et un tantinet craintive, il faut bien le dire. On les regardait à la dérobée, on tentait d'attirer leur attention autant parmi d'autres Chevaliers d'Argent ou de Bronze que chez les apprentis, servantes et serviteurs. Mais les plus adulés étaient sans aucun doute les Chevaliers Divins. Après tout, c'étaient eux qui étaient arrivés jusqu'à Elysion pour affronter et vaincre Hadès. Kanon et Saga s'avancèrent vers le centre de l'Arène, le sourire aux lèvres, bien conscients de tous les regards braqués sur eux. Sur un signe de Shion, qui avait vérifié que tout le monde était à l'abri et ne risquait pas de se faire aspirer par le vortex, ils se positionnèrent et enflammèrent leur cosmos. Un frisson d'admiration parcouru l'assistance et pour Shion, un frisson de crainte. Ces deux-là étaient d'une puissance phénoménale lorsqu'ils agissaient ensemble. Qui sait ce qui serait arrivé si le destin ne les avait pas séparés ? Ils écartèrent les bras, puis les joignirent devant eux en lançant leur attaque. - Another Dimension ! Sous l'arène, un vortex dimensionnel s'ouvrit et les débris disparurent à l'intérieur. Le sable réapparut comme par enchantement, Kanon et Saga ramenèrent leur cosmos à son niveau le plus bas. - Maintenant, nous allons pouvoir reconstruire ! fit le Grand Pope de sa puissante voix. Les jumeaux rejoignirent leurs compagnons, toujours sous les regards admiratifs des autres. Rapidement, les équipes de travail se reformèrent et chacun retourna à sa tache. - Si tu continues à le déshabiller du regard comme ça, entendit Hyoga à son oreille, il va finir par attraper une pneumonie ! Contre toute attente, le souffle chaud de ces paroles le fit délicieusement frissonner. Il se retourna et croisa le regard taquin de Milo. - Qu'est-ce tu racontes ? Milo laissa Hyoga et rattrapa Aphrodite, Mû et Shaka. Il se retourna pour observer le Cygne avec un regard insondable. Il savait qu'il lui avait dit la vérité. Il avait senti la sincérité dans ses mots et une sorte de fatalisme. Curieusement, le Huitième Gardien en fut déstabilisé. Perturbé parce que savoir cela le mettait devant ce que lui-même ressentait profondément sans parvenir à se l'avouer, et pire que cela, il réalisait qu'il ne parvenait pas à choisir entre deux hommes. Soudain, alors que Hyoga passait près de Kanon, ils poussèrent un cri et s'écroulèrent au sol, les mains sur les blessures que leur avait infligées l'Aiguille Ecarlate de Milo. Leurs compagnons se précipitèrent vers eux pour les aider. - Eloignez-les l'un de l'autre ! fit la voix grondante du Scorpion. Tous les regards se tournèrent vers lui et virent son cosmos brûler avec une formidable puissance. - Milo ! rugit Saga. Qu'est-ce tu fais ? Mû téléporta Hyoga au Treizième Temple, aussitôt le cosmos de Milo s'éteignit, le laissant épuisé et les souffrances de Kanon diminuèrent instantanément. Le Pope fut immédiatement averti du phénomène. - C'est à n'y rien comprendre, fit-il d'une voix pleine de lassitude, alors que Dohko massait ses épaules tout en douceur. - Euh… oui. Tu penses trouver quoi ? Shion songeait qu'il devait avoir des tendances un peu masochistes. La proximité de Dohko le mettait dans tous ses états mais, il ne pouvait se résoudre à l'éloigner de lui. Au contraire, il voulait ressentir cette attirance, ce désir si fort qu'il avait de la Balance, tout en les redoutant. A chaque fois que Dohko le laissait, il était envahi par un immense sentiment de solitude. Il ne savait trop si son vieil ami éprouvait quelque chose pour lui, mais une chose était certaine, lui en était amoureux comme un adolescent. Lorsque Dohko avait retrouvé son apparence juvénile devant ses yeux dans le temple du Bélier, Shion avait senti sa détermination à accomplir sa mission, fondre tout doucement. Il ne se sentait plus le courage d'affronter la Balance, ce jeune homme magnifique, si puissant, si charismatique. Il avait pourtant réussi à faire taire ses sentiments au prix d'un effort surhumain. Mais maintenant, il n'en avait plus envie. Il savait Dohko totalement inexpérimenté dans le domaine des sentiments amoureux. Les deux siècles et demi à veiller sur la Tour des Cent Huit Spectres ne l'avaient pas du tout préparé aux émois du cœur. Shion devait bien se résoudre à faire le premier pas. D'avoir été Grand Pope lui avait permis d'avoir quelques servantes et serviteurs très compréhensifs à sa disposition. Et puis, on ne refuse rien au représentant d'Athéna. - Finalement les thermes, c'est une excellente idée ! Mais tu viens avec moi. Toi aussi tu as besoin de te détendre. Arrivé aux thermes, les deux hommes, simplement vêtus d'une serviette enroulée autour de leurs reins, se glissèrent dans l'eau chaude avec force gémissements de bien être. "Comme j'aimerais te faire gémir comme ça entre mes bras…" songeait le Grand Pope qui ne quittait pas son ami des yeux. Il ne pouvait détacher son regard des épaules musclées, des pectoraux magnifiquement dessinés, des abdominaux sculptés à la perfection. Sous la serviette, il imaginait les fesses dures, les cuisses fermes qu'il rêvait de sentir enserrer ses hanches. Il ferma les paupières et des images érotiques de leurs deux corps s'enroulant l'un autour de l'autre assaillirent son esprit. La réaction ne se fit pas attendre. Une tension dans son aine lui tira un soupir de plaisir. A coté de lui, Dohko semblait n'avoir rien remarqué. Il se détendait dans l'eau chaude, parfaitement inconscient du trouble qu'il provoquait chez le Grand Pope. Celui-ci décida de provoquer le destin. Il se glissa derrière son ami, le cala entre ses jambes et entreprit de lui prodiguer un massage de son cru. - A mon tour de te faire du bien, dit-il, parfaitement conscient du double sens de sa phrase. Il sentit Dohko se détendre lentement et se laisser aller contre son torse. Ce simple contact embrasa ses sens, il dut faire appel à toute sa maîtrise pour ne pas laisser son trouble se manifester de façon trop verticale contre les reins de la Balance. Il adoucit son massage, ses mains caressaient plus qu'elles ne massaient. - Tu sais que Saga et Aphrodite sont en couple ? lui demanda-t-il afin de connaître son opinion sur ce genre de relations. Shion jubilait. Ainsi Dohko n'avait rien contre le fait que deux hommes puissent s'aimer. Ses caresses se firent plus appuyées. Dohko avait la tête renversée sur son épaule et sa gorge ainsi dégagée, était une véritable tentation à laquelle Shion ne résista pas longtemps. Ses lèvres se posèrent sur la carotide qu'il voyait battre doucement sous la peau, au rythme des battements du cœur. Dohko sursauta. - Qu'est-ce tu fais ? murmura-t-il en tournant la tête pour plonger ses prunelles vertes dans les roses brillantes de son ami. Après tout, ce n'est pas parce qu'il n'avait rien contre l'homosexualité que Dohko aimait les hommes. - C'était si… tentant… et tu es… très séduisant… Ça n'arrivera plus… excuse-moi… Dohko continuait de regarder son ami qui paraissait sincèrement gêné. De son coté, il dut s'avouer que ce contact ne lui avait pas déplu. C'était même plutôt agréable. S'il avait eu quelques aventures avec des servantes du Sanctuaire avant la Guerre Sainte de 1743, son expérience en matière de relations amoureuses était des plus limité. Bien qu'il ne soit pas idiot, il n'était pas préparé aux réactions de son corps, ni à celles de son esprit. Depuis leur retour, il passait beaucoup de temps avec Shion pour l'aider dans la gestion du Domaine Sacré, en particulier depuis qu'il avait été décidé de le rénover. Tous les matins, il se levait de bonne humeur parce qu'il savait qu'il allait voir son ami, être avec lui était tout ce qui comptait, ou presque. Les journées défilaient à une allure vertigineuse, et le soir, il languissait déjà le lendemain. De plus, d'avoir retrouvé la jeunesse de son corps n'aidait pas à garder la tête froide. Il était conscient que son métabolisme allait lui jouer de drôles de tours. La preuve en est, il ressentait une incroyable chaleur monter en lui, d'être ainsi blotti dans le giron de Shion. Celui-ci bougea pour se dégager mais la Balance l'arrêta. - Ne sois pas désolé… C'était… très agréable. Jamais un homme ne m'a… touché comme ça… Tu veux bien recommencer ? Le Grand Pope se figea, le regard plongé dans celui de son ami. Il le tenait dans ses bras, contre sa poitrine où son cœur se mit à battre à toute vitesse. Il avait passé un bras sous celui de Dohko et sa main était posée sur son ventre. De l'autre, il dégagea une mèche humide du front luisant de sueur. Leurs yeux se cajolaient doucement, émerveillés, un peu comme s'ils découvraient un continent inconnu. Il caressa la joue et posa délicatement ses lèvres sur celles de Dohko. Un violent frisson les parcourut, la Balance eut un soupir incontrôlé. Un pli d'intense plaisir barra le front de Shion qui augmenta la pression de sa bouche jusqu'à sentir l'autre s'entrouvrir. De la pointe de la langue, il quémanda l'entrée. Autorisation qui lui fut accordée sans la moindre hésitation. Une vague de désir les balaya. Les deux hommes étaient bouleversés par ce que ce simple baiser faisait naître en eux. D'un mouvement vif, Dohko se plaça face à Shion, à genoux entre ses jambes. S'appuyant des deux mains sur le mur contre lequel son ami était adossé, c'est lui qui, cette fois-ci, se pencha sur ses lèvres. Le Grand Pope l'attira doucement vers lui, et pour cela, Dohko passa ses jambes de chaque coté des cuisses de Shion. La serviette de la Balance se détacha et glissa dans l'eau. Le Chevalier rougit et baissa la tête. L'ancien Bélier d'Or trouva ça adorable et sourit tendrement. - Ne sois pas gêné, lui chuchota-t-il alors qu'il déposait un baiser sur sa joue. Je suis comme toi… Sur ces mots, il ôta lui aussi la serviette, dévoilant son désir aux yeux de son compagnon. - Shion… qu'est-ce qui va s'passer ? - On pourrait peut-être aller ailleurs… Dohko sourit à son tour, heureux comme jamais il ne l'avait été, mais un peu anxieux aussi. Ils sortirent de l'eau, la Balance les sécha avec son cosmos et le Pope les téléporta au septième Temple. Là, dans cette chambre, les choses semblèrent devenir plus inéluctables. Dohko était nerveux. Shion le reprit dans ses bras et l'embrassa. Leurs corps nus entrèrent en contact, un sursaut de désir les fit gémir. - Ce serait plus confortable sur le lit, proposa encore le Pope. Il lâcha son amant et s'allongea, magnifique dans sa nudité, son désir évident, époustouflant de sensualité. Dohko déglutit avec difficulté. Les sensations qui laminaient ses sens ne trouveraient leur exutoire que d'une seule façon et il le savait. Mais il n'avait jamais fait l'amour avec un homme, il ne comprenait même pas pourquoi il était attiré par Shion. Par son esprit, oui, certainement, mais par son corps ? Pourquoi avait-il tellement envie de le sentir contre le sien ? - Ne te pose pas de question, lui dit Shion en lui tendant la main pour l'inviter à le rejoindre. Fais juste ce que tu as envie de faire… Alors, comme dans un rêve où les images auraient eu leur pourtour estompé, Dohko s'allongea à son tour aux cotés de Shion. Il le surplomba un instant, se gavant de son image, de ses yeux, de sa bouche qu'il embrassa enfin. Derrière ce baiser, le Pope sentit que la Balance commençait à perdre son contrôle. Ses sens se libéraient, sa passion s'enflammait lentement, embrasant la sienne. Par les Dieux, qu'il aimait cet homme ! Se contrôler pour ne pas l'effrayer allait être un défi et une véritable torture. Mais leur plaisir n'en serait que plus intense. Il le renversa sous lui et prit le contrôle de leurs ébats. Pendant un très long moment, Shion dévora la peau de son amant. Il embrassait sa bouche, sa gorge puis revenait sur son visage. Ses lèvres pincèrent doucement les tétons avant que la langue ne les titille de la plus délicieuse des façons. Dohko haletait, soupirait, sursautait sous le déferlement de toutes ces sensations plus exquises les unes que les autres. Entre leur corps, contre leurs ventres, leurs sexes dressés frottaient l'un contre l'autre, les amenant lentement aux frontières de la folie douce. La Balance accentua ses mouvements de hanches sans même s'en apercevoir. Il savait juste que c'est ce dont il avait besoin à cet instant. Shion le suivit sur ce terrain. Leurs soupirs devinrent des gémissements, le Grand Pope étouffait son amant sous ses baisers et ses caresses. Dohko avait pris de l'assurance et ses mains parcouraient aussi le corps de son amant. Il ne comprenait pas pourquoi ses sensations étaient si fortes, encore plus qu'avec une femme. Pourquoi ? Comment ? Il n'eut pas le loisir de réfléchir d'avantage. Il avait atteint le point de non retour, blotti dans les bras de Shion qui le serrait contre lui de toutes ses forces. Ses gémissements faisaient écho à ceux de son amant. Leurs deux corps qui ondulaient, rappelaient les vagues paresseuses de la mer qui venaient mourir sur le sable de la plage. Leur plaisir explosa à quelques secondes d'intervalle. Dohko cria le nom de Shion, haleta dans son cou, ses cuisses enserrant les hanches du Pope. Celui-ci, vaincu à son tour par la jouissance, se cambra avant de se laisser retomber sans forces sur la Balance. - Shion… entendit-il tout doucement. Le Pope ne voulut pas interpréter ces paroles qui s'insinuèrent dans son cœur et menaçaient de le faire exploser de joie. Il embrassa Dohko jusqu'à lui faire perdre la tête. La langue de Shion caressait sa jumelle, affamée, gourmande, insatiable. Dohko répondait de manière toute aussi passionnée et bientôt, il sentit leur désir renaître entre leurs ventres. A nouveau leurs corps se pressèrent l'un contre l'autre, mais cette fois-ci, l'ancien Bélier d'Or décida de faire découvrir autre chose à son amant. Il descendit sur son torse et son ventre qu'il lécha et couvrit de baisers. Quand sa joue heurta le sexe dressé, Dohko sursauta et se redressa sur les coudes. Son regard brillant de désir croisa celui de Shion. A cet instant, le Pope prit la hampe de chair dans sa bouche jusqu'à la garde. Le cri qui échappa à la Balance lui confirma que celui-ci appréciait cette caresse. Le corps tendu comme un arc, le gardien du septième Temple haletait bruyamment, peinant à retrouver son souffle. D'instinct, il écarta les cuisses et glissa ses mains dans la chevelure de Shion dont l'ouïe s'extasiait des gémissements qui lui parvenaient, toujours plus lascifs. Il usa de tout son savoir faire pour rendre Dohko complètement fou. La Balance ne s'appartenait plus. Tout ses sens étaient tournés vers cette divine sensation qui naissait au bas de son ventre. Le plaisir qu'il éprouvait était si intense qu'il menaçait de lui faire perdre la raison. Comment une telle chose pouvait-elle exister ? Inconsciemment, il savait que ça pouvait être encore plus fort, mais il n'osait penser à ce que cela impliquait. Pourtant, il se dirigeait lentement, inexorablement vers cet accomplissement. - Shion…, souffla-t-il en cherchant le regard de son amant. Ils s'embrassèrent encore, leurs lèvres semblaient ne plus vouloir se quitter. Leurs peaux luisantes de sueur glissaient l'une contre l'autre. Shion reprit le sexe de son amant dans bouche. Puis, avec une immense douceur et une grande tendresse, il prépara longuement Dohko à l'union de leur corps. Enfin, il se plaça entre ses jambes, mais avant de continuer, il chercha l'approbation dans les beaux yeux verts qui le regardaient avec adoration. Le Pope en fut bouleversé. Jamais personne ne l'avait regardé ainsi. Il s'appuya contre les chairs chaudes et glissantes qu'il sentit s'ouvrir. Attentif à la moindre réaction de Dohko, il progressa avec lenteur. La Balance avait fermé les yeux, savourant cette sensation nouvelle mais il les rouvrit. Il voulait voir le visage de son amant à ce moment précis. Il voulait y lire le désir et le plaisir qu'il lui procurait avec son corps. Ces expressions d'extase qui se peignaient sur son beau visage, c'était lui avec son corps qui les faisait naître et il en éprouva une joie immense. Un pincement et une légère brûlure le firent grimacer et il sentit Shion se figer. Du regard, il l'encouragea à poursuivre. Quand enfin, ils ne formèrent plus qu'un, un gémissement presque identique sortit de leur bouche avant qu'elles ne se retrouvent encore. - Je t'ai pas fait mal ? La Balance venait de bouger ses hanches, arrachant un cri de surprise et de plaisir à son amant qui se mit alors en mouvement. Dohko cria sans retenue sous la déferlante de plaisir qui le balaya. Il ne s'attendait pas du tout à la puissance de ses sensations. Jamais il n'aurait imaginé qu'un tel plaisir pouvait exister. Il crut perdre la tête quand Shion effleura sa prostate encore et encore, à chaque fois qu'il plongeait en lui. Le Grand Pope fit appel à toute son expérience pour rendre Dohko complètement fou de plaisir. Il lui proposa alors de changer de position. A genoux, Shion redressa Dohko et le tint serré contre son torse, alors qu'il continuait à l'aimer. La Balance s'accrochait de toutes ses forces à son amant, tournant la tête, cherchant sa bouche. Il crut mourir quand Shion caressa son sexe au même rythme que ses coups de reins. Et alors qu'il pensait atteindre leur délivrance, Shion eut la surprise de voir Dohko se séparer de lui pour le pousser sur le lit et le chevaucher. Malgré son manque d'expérience avec les hommes, il savait ce qui ferait plaisir à Shion. N'avait-il pas lui-même adoré, quand ces maîtresses adoptaient cette position ? - Dohko… Il se mit à bouger sur lui, provoquant des vagues de plaisirs indicibles en eux. Dohko ferma les yeux, rejeta la tête en arrière en laissant échappa un râle voluptueux. Shion crut défaillir à cette vision si érotique qui lui cravacha les reins. Il agrippa les hanches de son amant et l'accompagna dans ses mouvements. La Balance retomba en avant, s'appuyant de chaque cotés du visage qu'il aimait tant. Puis il prit les mains du Pope et d'un coup de reins l'attira à lui. Shion entoura sa taille d'un bras tandis que de l'autre il se maintenait en équilibre. Leurs va et vient prirent de l'ampleur, tout comme le plaisir qui les traversaient comme autant de décharges électriques. - Shion… c'est si… c'est trop booon… Le visage enfouit dans le torse puissant, l'ancien Bélier d'Or ne pouvait plus se contrôler. Il accéléra ses coups de reins, sa respiration haletante se transformait en gémissements. Il caressa le sexe de Dohko qui cria encore. - J'peux plus… Dohko… Dohko… Shion jeta ses dernières forces dans leur corps à corps pour les mener vers l'ultime jouissance. Il se libéra enfin dans un cri de plaisir indicible, suivit par son amant qui s'empala sur lui avec une force qui le plongea au plus profond de son être. Pendant les secondes qui suivirent leur délivrance, il leur sembla flotter dans un univers parallèle fait de sensations de plaisir, de chaleur, de douceur et de communion totale de leurs corps et de leurs esprits. Le Grand Pope laissa son cosmos les envelopper et Dohko reçut ses sentiments de plein fouet. Il découvrit alors toute la force et l'étendue de l'amour de Shion. Sa gorge se serra et des larmes brûlantes coulèrent sur ses joues. A son tour, il déploya sa cosmoénergie. - Je t'aime, murmura-t-il, reprenant un peu ses esprits. C'est si fort que ça m'fait peur… Les hommes éclatèrent de rire, roulèrent l'un sur l'autre, se dévorant de baisers et de caresses. - Moi aussi je t'aime Dohko… je t'aime… Quelques instants plus tard, après avoir pris une douche et s'être rhabillés, ils se retrouvèrent à nouveau dans le bureau de Shion. Ils avaient des recherches à mener dans les archives. - Rien ! gronda le Pope. Rien ! Rien ! Pas la moindre allusion à de quelconques effets secondaires de l'Aiguille Ecarlate. Le Scorpion était vautré sur son divan, le regard dans le vide, un verre d'Ouzo qu'il avait à peine touché à la main. Il repensait sans cesse à ce qui s'était passé avec Hyoga et Kanon. Pourquoi eux ? Ces deux hommes à qui, pour rien au monde il ne ferait du mal, s'étaient retrouvé à se tordre de douleur à cause de sa présence trop proche. Il passa une main lasse sur son beau visage et sursauta lorsqu'il sentit les cosmos du Grand Pope et de la Balance. Il se leva pour les accueillir. - Vous venez pour me gronder et me punir ? lança-t-il en les invitant à entrer d'un geste. Milo regarda ses pairs, surpris et dubitatif. Il connaissait l'existence de cette pièce dans le sous-sol de son Temple, mais jamais il n'avait été tenté d'y entrer. Il accompagna ses deux visiteurs jusque devant la porte de chêne recouverte d'un fin plaquage doré. Sur le panneau était dessinée la constellation du Scorpion. - Vous voyez, y'a même pas de serrure ! - Milo, coupe-toi le doigt et dépose une goutte de ton sang sur la porte, lui demanda Shion, le plus sérieusement du monde. Le Maître du Huitième Temple haussa un sourcil mais fit ce qu'on lui demandait. Sitôt que son sang entra en contacte avec l'or de la porte, un déclic se fit entendre et le panneau s'entrouvrit. - Ça alors ! fit le Grec, abasourdi. Pendant près de trois heures, les trois hommes cherchèrent parmi la multitude d'objets, de livres, de parchemin, certains vieux de plusieurs centaines d'années et parfaitement conservés. - Comment se fait-il qu'ils ne tombent pas en poussière ? s'enquit Milo en tenant devant ses yeux une feuille parcheminée écrite en grec ancien. Le Pope jeta un œil rapide sur la feuille et la reposa. - Ici non plus, il n'y a rien, conclue Dohko en poussant un soupir de fatalité. De retour dans le salon, Milo fit du café et servit ses visiteurs. Ils firent un rapide récapitulatif de la situation. - On n'est pas plus avancés, fit Shion en posant sa tasse. Milo avait soufflé ces derniers mots. Il n'était pas fier de n'avoir pas su découvrir l'usurpation de Saga et d'avoir été un de ses assassins. - Ne te fais pas de reproches Milo, le rassura Shion en posant une main amicale sur son genou. Ses deux aînés se regardèrent. Milo avait mis le doigt sur un autre mystère. Shion se leva et marcha jusqu'à la fenêtre devant laquelle il s'arrêta. Son regard courut par delà les limites rocailleuses du Sanctuaire pour se perdre au large, dans les flots bleus de la Méditerranée. - Ils sont morts, murmura le Pope pour lui-même avant de se retourner vers les deux hommes qui l'observaient en silence. Ils étaient des Spectres, répéta-t-il à voix haute. Ils étaient déjà morts, Milo, alors que Kanon et Hyoga étaient bien vivants quand ils ont subi ton attaque ! Ce fut au tour de Milo de se lever et d'arpenter son salon. La Balance et le Grand Pope sentaient qu'il allait leur dire quelque chose mais qu'il hésitait encore. - Pensez-vous que les sentiments peuvent avoir un rôle à jouer ? Milo hésita encore, mais il songea qu'il en avait trop dit. Autant qu'il aille jusqu'au bout. - J'éprouve des sentiments très forts pour Hyoga… Ses deux aînés le regardèrent, surpris et déstabilisés par l'aveu. Ils auraient pu tout imaginer, sauf ça. - Tu peux être plus clair ? demanda Shion. Dohko et Shion posèrent un regard compatissant sur le Scorpion qui était malheureux comme les pierres et surtout un peu honteux. - Qu'est-ce que j'dois faire ? |