RETROUVAILLES

 

 

 

 

Disclaimer : tout l'univers de Saint Seiya que tu reconnaîtras aisément appartient à Masami Kurumada. L'auteur ne retire aucun bénéfice si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue.

Genre
: romance Yaoi/Lemon.

Rating
: interdit au moins de 18 ans.

Note
: Shion/Dohko, Shaka/Mû

Auteur
: Frasyl.

J'espère que tu aimeras. Bonne lecture...

Index : clique sur le numéro du chapitre que tu veux lire :
1 - 2 - 3 - 4

 

 

Chapitre 1

 

Dohko buvait un café sur la terrasse de son bureau en attendant son bras droit et ami, Shiryu, qui ne devait plus tarder.

Il était l'un des plus riches héritiers de la planète, à la tête de l'une des plus grandes entreprises japonaises dont il avait hérité à la mort brutale de son père, huit ans plus tôt. Si aujourd'hui sa réputation était telle qu'il ne bougeait plus guère du Japon, il n'en n'avait pas toujours été ainsi. Propulsé à la tête d'un empire à tout juste dix-neuf ans, il avait du batailler ferme pour se faire accepter, ainsi que son obstination à moderniser la société de sa famille. Il en avait fait une multinationale incontournable dans le monde des affaires, d'une puissance qui parfois, était presque effrayante. Aujourd'hui il était l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de ce milieu.

Mais l'adage qui disait "l'argent ne fait pas le bonheur" ne lui avait jamais paru plus vrai qu'aujourd'hui. Dohko soupira en regardant la ville qui s'étalait sous ses yeux Il était l'un des héritiers les plus courtisés. Il faut dire qu'il ne laissait pas indifférent, vu son physique parfait. Sa chevelure était châtain tirant sur le rouge et ses yeux verts pouvaient devenir aussi glacials que charmeurs. Mais hélas, aucune femme ni aucun homme, qui se jetait régulièrement à ses pieds en vue d'obtenir ses faveurs, n'arrivait à le rendre heureux.

Une seule personne pouvait le rendre heureux… Il se souvint… Cinq ans déjà… Malgré lui, il porta la main au médaillon qui ne le quittait jamais, un magnifique bélier en or, seul souvenir qu'il avait emporté, en partant ce matin là, ça et ce qu'ils avaient vécus ensemble depuis leur rencontre l'après-midi de la veille…

Flash Back :

Cinq ans plus tôt – Acropole d'Athènes…

Dohko jeta un coup d'œil aux ruines de la Grèce Antique qu'il avait sous les yeux. S'il voulait profiter un peu de cet après-midi de congé obligatoire, (il se retrouvait bloqué jusqu'à son vol du lendemain. Impossible, d'après son secrétaire, de changer les billets.), autant en profiter pour visiter ces monuments et assouvir sa passion sur l'histoire et la mythologie.

Il chercha des yeux un éventuel guide. Il savait que dans ce genre d'endroit, ils pullulaient, mais apparemment la chaleur étouffante de ce mois de juillet avait fait fuir même les plus courageux. Il aperçut une boutique de souvenirs et décida d'aller s'y renseigner. Il s'arrêta sur le seuil dés qu'il eut passé la porte, savourant l'air frais climatisé et chercha un vendeur.

Son regard s'arrêta sur un homme qui regardait avec attention un petit objet qu'il avait dans la main. Le jeune homme, qui devait avoir sensiblement le même âge que lui, dégageait un charme viril intense. De longs cheveux verts pâles descendaient jusqu'à ses reins. Son visage qu'il ne voyait que de profil semblait être magnifiquement doux malgré le corps que l'on sentait puissant.

Subjugué par cette vision, Dohko s'approcha pour observer ce qui semblait retenir son attention. Il tenait dans sa main droite un médaillon visiblement en or représentant le signe zodiacal de la Balance, mais bizarrement il ne ressemblait en rien de ce que Dohko avait pu voir des différentes représentations de ce signe qui était pourtant le sien. Dans son autre main, le signe du bélier présentait lui aussi une apparence différente de ce qu'on avait l'habitude de voir, bien que Dohko connaisse moins ces différentes représentations. Il jeta un coup d'œil sur la vitrine présentant les autres signes du zodiaque et constata qu'il en était de même pour eux. Il ne pu s'empêcher de penser à voix haute adoptant l'anglais :

- Bizarre ces représentations…

Le jeune homme tourna la tête vers lui, lui répondant dans la même langue :

- Vous trouvez aussi ?

Dohko faillit perdre son souffle devant une telle beauté. Deux yeux roses le regardaient avec une curiosité non feinte et un sourire était apparut sur le visage doux. Il répondit troublé :

- Je n'en ai jamais vue de pareil
- Et vous n'en trouverez nulle part ailleurs. Ces médaillons représentent les armures d'or mythiques des chevaliers d'Athéna.
- Mythologie ? interrogea Dohko, reportant son regard sur les médaillons.
- Bien sur, vous aimez ?
- Oui, mais je ne la connais pas aussi bien que celle de mon pays, dit-il, le regardant à nouveau
- Et vous venez d'où ?
- Du Japon...
- Touriste ?
- Non, voyage d'affaires avec un peu de temps à tuer avant de reprendre l'avion.
- Et vous avez choisit l'Acropole… Très bon choix…
- C'est votre signe ? demanda le Japonais en montrant la main droite
- Non, c'est celui-là, dit-il en indiquant le bélier et, reportant son regard vers l'autre médaillon, mais la Balance m'a comment dire…..interpellée est peut-être le mot le plus juste… Bizarre non ?
- Disons étrange, surtout si vous prenez en compte que c'est mon signe zodiacal, finit Dohko, comme pour lui-même.

Un étrange sourire étira les lèvres de son interlocuteur :

- Alors je prends cela comme un signe du destin, dit-il en se dirigeant vers la caisse les deux médaillons en main
- Vous cherchez un guide je suppose ? demanda-t-il à Dohko en s'y rendant.
- Oui

Il discuta quelques minutes avec le vendeur qui lui emballa les deux médaillons avant qu'il ne rejoigne le Japonais :

- Je m'appelle Shion, si vous le voulez je serais votre guide sur l'Acropole, dit-il en lui tendant la main
- D'accord, je me nomme Dohko, répondit celui-ci en lui serrant la main.

Etait-ce une impression ou Shion la gardait un peu plus que nécessaire dans le sienne.

- Eh bien allons-y, Dohko, dit-il un sourire charmeur aux lèvres en ouvrant la porte de la boutique.

Shion l'avait alors entraîné dans une visite très originale de ce site, il connaissait son sujet à la perfection, mêlant habilement histoire, mythologie, légende locale et archéologie. Il lui avait fait découvrir l'Acropole.

Ils s'étaient découvert des points communs sur ces sujets et le guide avait répondu à toutes les interrogations de Dohko.

Shion avait même posé des questions très pertinentes au Japonais sur la mythologie nippone à laquelle, il avoua ne pas connaître grand-chose.

Ils prirent vite le parti de se tutoyer, ayant sensiblement le même âge, et cela facilita encore leur relation. Dohko ne regrettait plus d'avoir été bloqué à Athènes, il était sous le charme de Shion qui visiblement n'était pas indifférent au sien. Plusieurs allusions et gestes le lui avaient bien fait comprendre. Le Japonais avait alors répondu par d'autres gestes pour lui indiquer qu'il ne le laissait pas non plus indifférent.

L'après-midi s'écoula dans ce jeu subtil de culture et de séduction dont, ni l'un ni l'autre, ne semblait se lasser.

Le soir tombait doucement et la ville s'allumait doucement sous leurs yeux, ils étaient devant le temple d'Athéna et l'Acropole s'était vidée lentement.

Shion se tourna vers Dohko :

- Au fait, j'ai un cadeau pour toi, dit-il en souriant
- Un cadeau ?

Il vit Shion sortir un petit paquet de sa poche, qu'il ouvrit dévoilant les deux médaillons de la boutique de souvenir. Il prit celui de la balance et le lui tendit :

- Je l'ai pris pour toi, tout à l'heure…

Dohko regarda tour à tour le médaillon et Shion avant de répondre :

- Mais je ne peux pas accepter un tel…

Un doigt vint se poser sur ses lèvres, l'empêchant de continuer :

- C'est très malpoli de refuser un cadeau, au Japon comme en Grèce, dit-il doucement.

Son doigt suivit le contour des lèvres du Japonais, avec une telle douceur que celui-ci frissonna. Ils étaient face à face, séparés par quelques centimètres, le doigt de Shion continuait de suivre les contours de son visage et Dohko sentait une douce chaleur l'envahir. Il ferma les yeux se laissant aller à cette caresse.

Il sursauta en sentant les lèvres douces de son compagnon se poser sur les siennes, mais répondit au baiser passant ses mains autour de sa taille. Il passa sa langue sur les lèvres de Shion qui s'ouvrirent lui donnant le passage. Il y entra doucement explorant avec douceur la bouche offerte. Il alla à la rencontre de sa langue et la caressa. La main de Shion sur sa nuque accentua leur baiser avec une extrême douceur. Leurs langues se découvraient, se cherchaient et se caressaient. Elles entamèrent un ballet intense qui les laissa hors d'haleine, ils se regardèrent un instant puis Shion lui tendit de nouveau le médaillon en disant :

- Prend-le, on ne se reverra peut-être jamais…

Dohko eut alors une autre idée :

- Dans ce cas, je prends le B élier et tu gardes la Balance…

Shion eut un petit rire avant de répondre :

- Marché conclu !

Ils se lâchèrent et Dohko rangea précieusement le médaillon

- Il est temps de redescendre, dit Shion, tu prends l'avion quand ?
- Demain à dix heures.
- Alors je t'emmène dîner, si tu ne crains pas de te mêler à la populace…

Dohko lui jeta un regard interrogateur, Shion sourit en le contemplant avant de poursuivre :

- On voit, rien qu'à tes fringues, que tu as de l'argent. Je m'en fous, soit dit en passant, mais là où je veux t'emmener, là où je vis, l'argent n'est pas vraiment de mise. Par contre, il y a une chaleur humaine que tu ne dois pas connaître vu ton niveau de vie, alors si l'aventure te tente… 
- Je te suis, lui répondit simplement Dohko
- C'est parti, je te jure que tu n'oublieras pas de sitôt cette soirée, finit-il en déposant un baiser sur ses lèvres.

Puis il le prit par la main pour le guider dans leur descente.

Fin du flash back

 

Il se tourna en entendant du bruit, Shiryu venait d'entrer dans la pièce, et salua son ami. Son bras droit s'assit en face de lui après s'être servi un café, prêt pour son rapport quotidien.

Dohko l'écouta, commenta parfois, mais n'avait pas grand-chose à ajouter. Shiryu faisait un boulot formidable. Il l'avait pris sous son aile alors qu'enfant il essayait d'intégrer à coup de poings, un cours d'art martial trop onéreux pour l'orphelin qu'il était. Amusé par son entêtement, Dohko, qui avait alors une douzaine d'année, l'avait parrainé, son nom le lui permettant largement. Il avait payé ses cotisations et Shiryu l'avait remercié du haut de ses six ou sept ans en lui vouant une reconnaissance à toute épreuve. Leurs liens s'étaient consolidés tout au long des années, et quand Dohko avait pris la succession de son père, il avait fait appel à son ami qui l'avait rejoint un an plus tard, ses études achevées. Il avait vite gravit les échelons pour devenir depuis quatre ans son bras droit.

Son physique sculpté par les arts martiaux qu'il pratiquait depuis l'enfance n'avait rien à envier à celui de son patron, ses longs cheveux noirs et ses yeux verts le rendaient irrésistible aux yeux des filles comme des garçons. Mais le jeune homme avait donné son cœur à Shunrei, rencontrée à la fac et que Dohko avait depuis embauché dans son entreprise où elle exerçait avec talent son métier d'assistante sociale.

Shiryu avait finit son rapport mais s'attardait. Il était le seul à qui Dohko avait parlé de son aventure en Grèce, il avait fait des recherches pour retrouver la trace de Shion sans jamais y parvenir. Il savait que la journée serait particulièrement éprouvante pour son ami qui l'interrogeait :

- Il y a autre chose, Shiryu ?
- Non, enfin je voulais te parler d'un truc plus personnel.
- Quoi ?
- Tu devrais prendre des vacances.

Dohko sourit sans répondre, Shiryu continua :

- J'ai reçu une pub qui a retenu mon attention, tu veux que je t'en parle ?
- Pourquoi pas ? lui répondit son patron, amusé.

Shiryu attrapa une publicité avant de continuer :

- C'est tout nouveau, une île dans le pacifique, ça s'appelle "le Sanctuaire", un club de vacances à l'abri des regards indiscrets. Il y a plusieurs sections différentes dont une pour les gens un peu plus fortunés dont j'ai entendu beaucoup de bien. Je suppose qu'il utilise ce moyen pour recevoir à moindre prix les familles plus modestes. Les appartements ou les maisons portent le nom des différentes constellations et ils vont ouvrir la maison de la Balance, je me suis dit que c'était un signe non ? Dohko, ça va pas ?

Son patron s'était figé en entendant la description faite :

- Pour quand ? demanda-t-il simplement.
- Quoi ? rétorqua Shiryu légèrement inquiet.
- L'ouverture de la maison de la Balance.

Shiryu fouillât dans son prospectus :

- C'est pas précisé, pourquoi ?
- Téléphone et réserve pour un mois, sans donner mon nom, je t'expliquerais après.
- Bien.

Intrigué, Shiryu se leva et sortit du bureau pour obéir à son patron. Dohko se laissa aller sur son siège. Etait-ce une coïncidence ? Il ne pouvait le croire… Il replongea un instant dans son passé, son dîner avec Shion où il lui avait parlé avec passion de son plus grand rêve. "Le Sanctuaire", lieu de vacances avec des maisons et des appartements portants le nom des constellations… Shion lui avait même demandé comment lui voyait la maison de la Balance, vu que c'était son signe. Dohko était renté dans son jeu et lui avait décrit l'endroit qu'il imaginait… A ce moment, il avait déjà deviné qu'il se passait quelque chose de plus fort qu'une simple aventure de passage et la nuit qu'il avait passée ensemble lui donna raison. Malgré lui, une douce chaleur l'envahit à l'évocation de cette nuit… Jamais il n'avait retrouvé une telle osmose avec quelqu'un en cinq ans. Il avait d'ailleurs rapidement arrêté de chercher, se contentant d'assouvir un besoin physiologique nécessaire… Pourquoi à ce moment n'avait-il pas écouté son cœur ? Si vraiment le destin lui donnait une nouvelle chance, il ne fallait surtout pas la laisser passer, un sourire éclaira son visage. Tant de points communs, non il était sur que ce n'était pas une coïncidence…

********************

Au Sanctuaire, neuf heures du matin…

Mu raccrocha le téléphone perplexe. Un mois. Il venait de confirmer la location de leur nouvelle maison de la Balance pour un mois, alors que les prospectus avaient à peine été distribués…

Le jeune homme remit en place une mèche mauve et se mit à pianoter sur son ordinateur, on frappa à sa porte :

- Entrez, dit-il sans tourner les yeux vers la porte à sa gauche.

La porte s'ouvrit sur un jeune homme aux longs cheveux blonds, son regard s'arrêta sur son ami qui fixait son écran avec intérêt. Il ne put s'empêcher de caresser des yeux la longue chevelure mauve, parfaitement en place, retombant sur le bas du dos de Mu. Son regard glissa sur la chute de reins et il ne put retenir un frisson, croisant à ce moment le regard violet qui venait de quitter l'écran pour se fixer sur la porte étonné par le silence :

- Shaka ! Tu ne devineras jamais ce qui vient d'arriver !
- Non quoi ? lui répondit le blond essayant de reprendre sa contenance.
- Je viens de louer la maison de la Balance pour un mois en première location.
- Pas mal ! Et à qui ?
- Justement, viens voir !

Shaka vint se placer à côté de son ami et s'appuya sur le bureau pour regarder avec lui l'écran de l'ordinateur :

- Tu connais ? lui demanda Mu, troublé malgré lui par la proximité de Shaka
- L'empire Yamaka, bien sur, qui ne connais pas ? répondit-il en tournant la tête vers Mu. Les yeux si bleus se plantèrent dans ceux de Mu qui frissonna, ils étaient si proches qu'il pouvait sentir son souffle chaud sur son visage. Le cœur de Shaka bondit, Mu semblait troublé, est-ce qu'enfin il le voyait autrement qu'en simple ami ?

Mais la sonnerie du téléphone interrompit ce moment, Mu se tourna pour décrocher et Shaka se releva, fit le tour du bureau et s'assit sur le fauteuil réservé au visiteur.

Quand il raccrocha Mu regarda étrangement l'hindou en face de lui :

- Tu es sur de toi ?
- Bien sur, c'est une des plus grandes multinationales existantes. Tu fais fort, tu sais qui doit venir ?
- Un de leurs directeurs d'après les informations que l'on m'a donné, pourquoi ?
- Le PDG de cette boite est l'un des héritiers les plus riches du monde et tout ce que l'on sait de lui, c'est qu'il est beau comme un dieu et célibataire, la sécurité va avoir du boulot.
- On peut trouver une photo ?
- Non, justement. Personne ne l'a jamais vu depuis environ cinq ans, il n'apparaît en public que dans des soirées privées, et un cliché de lui se vendrait une petite fortune. Il me semble avoir lu quelque part que la dernière photo de lui remonte à l'époque de son père.

Mu reporta son regard sur l'écran, pensant à son cousin, se pourrait-il que…

- Mu ?
- Oui ?
- Ça va ?
- Oui, excuse-moi, je pensais à un truc.
- On va le boire ce café ? C'est pour ça que j'étais venu à la base.
- Ok !

Dans son bureau, le directeur du Sanctuaire regardait les caméras de surveillance des couloirs, il adorait regarder s'éveiller le bâtiment central de l'île et voir tous ses protégés.

Shion, car c'était bien lui, sourit en voyant Mu et Shaka se diriger vers leur traditionnel café, il remarqua que son cousin jetait des petits coups d'œil furtifs vers son compagnon. " Enfin , se dit-il, Mu a enfin remarqué que Shaka le regarde autrement que comme un ami ". Il se demanda comment allait réagir son cousin à cela. Mu était un garçon bien et méritait d'être aimé. Il avait su s'adapter à sa nouvelle vie après la débâcle et leur fuite précipitée d'Athènes. Il était devenu tout naturellement le bras droit de Shion, s'investissant à fond dans la réussite de ce projet qui devait tous les faire vivre et sans lui, il aurait peut-être baissé les bras. Mais Mu ne s'était jamais découragé, et aujourd'hui tout lui donnait raison.

Shion n'avait jamais regretté de prendre ses cousins sous son aile après la mort de leurs parents. Lui-même étant orphelin depuis l'enfance, il avait compris leur chagrin devant la mort brutale, dans un accident de voiture, de son oncle et sa tante. Il aurait juste aimé que Mu puisse finir ses études mais la vie ne leur avait pas laissé le choix. Il avait fallu fuir la Grèce. Heureusement, Kiki avait, aujourd'hui, pu reprendre des études et le succès grandissant du Sanctuaire lui permettait d'assurer financièrement celles-ci.

Mu et Shaka se dirigèrent vers la salle de relaxation, domaine du blond. C'est là qu'ils avaient prit l'habitude de prendre leur petit déjeuner ensemble depuis que Shaka avait intégré le Sanctuaire, quand Shion l'avait ramené d'un voyage en Inde, un an auparavant.

Les deux jeunes hommes avaient tout de suite sympathisés et passaient beaucoup temps ensemble, développant une profonde amitié. Ils croisèrent les jumeaux, encore endormis, qu'ils saluèrent. Saga et Kanon se préparaient à leur journée de travail au bar où ils régalaient les clients par leur simple présence. Il fallait avouer que ces deux là possédaient un charisme impressionnant. Ils avaient suivit Shion ici, après la débâcle d'Athènes, tout comme une bonne partie de leur camarades.

Personne ne savait très bien pourquoi leur patron avait décidé de ramener Shaka mais la petite famille du Sanctuaire l'avait accueilli comme un frère sans poser de question. Ils avaient tous quelque chose à fuir ou à oublier quand ils atterrissaient chez Shion, que ce soit ici où à Athènes, quand Shion les accueillait dans le refuge de son café sur le port. Mu et son frère Kiki était les seules exceptions à cette règle du fait de leur lien familial, mais ils avaient envers lui la même reconnaissance.

Personne n'était obligé de raconter son histoire aux autres s'il ne le souhaitait pas. Le seul à connaître chaque histoire étant Shion, c'était la seule condition qu'il exigeait quand quelqu'un lui demandait de l'aide et l'asile. A quoi se fiait-il pour accepter ou refuser ? Parce qu'il lui arrivait de dire non. Aucun d'eux n'en savait rien, mais jusqu'à maintenant, il ne s'était jamais trompé et s'il ramenait un nouveau membre dans cette famille, alors les autres l'acceptaient simplement.

Mu était le seul à qui Shaka avait raconté son histoire, comment sa famille avait été obligé de le vendre à un homme violent qui avait failli le tuer en pleine rue juste parce qu'il avait posé les yeux sur un autre homme. Au moment où il croyait sa dernière heure venue, un homme était intervenu et l'avait sauvé. C'était Shion. Il ignorait comment il avait fait mais il l'avait emmené avec lui. Cela avait contribué à les lier davantage. C'est à cette occasion que l'hindou avait réalisé ses sentiments pour le cousin de Shion, alors qu'il pleurait dans ses bras, évoquant avec douleur les raisons de sa venue et depuis il luttait vaillamment contre lui-même pour ne pas le laisser voir à son ami.

Ils entrèrent dans la salle où Shaka donnait ses cours aux riches clients du Sanctuaire.

Shion les vit disparaître et soupira. Hormis les employés, Shaka était le dernier membre qu'il avait lui-même amené ici et comme d'habitude, quand un nouveau arrivait, les autres n'avaient posés aucune question. Ils étaient aujourd'hui une dizaine liés les uns aux autres. Tous les autres venaient d'Athènes, même s'ils n'étaient pas tous grecs.

Les jumeaux et Milo l'étaient tout comme Shion et ses deux cousins, Mikael était suédois, Camus était français, Shaka était Indien et Marine, seule fille de la famille, était japonaise. Shion avait pu, grâce à elle, s'initier à cette langue et le parlait maintenant couramment. Cette constatation le ramena à Dohko… Sa main se porta sur le médaillon de la balance qu'il ne quittait jamais, sans savoir qu'à l'autre bout du monde le médaillon du bélier occupait aussi une place privilégiée… Dohko… Il savait avant même de l'emmener au café qu'il se passait quelque chose de bien plus profond qu'une simple aventure… Cinq ans après il ne l'avait toujours pas oublié… Mais il n'était pas du même monde et il savait qui ne lui resterait au fond du cœur que les merveilleux souvenirs et ce médaillon. Il soupira de nouveau, cette journée lui appartenait, une fois par an il se laissait envahir par ses souvenirs, revivant encore et encore cette fabuleuse rencontre qui lui laissait pourtant un tel sentiment d'inachevé…

Il l'avait laissé partir, il avait été tenté de fouiller dans ses papiers, connaître son nom de famille, pour au moins suivre son parcours, mais non, il ne devait pas. Il s'était éclipsé de la chambre pour ne pas avoir à affronter une scène d'adieu à laquelle il n'aurait pas résisté. Il n'avait pas le droit de s'imposer à lui. C'était un homme puissant alors que lui n'avait rien et venait de la rue… " Dohko, où que tu sois, j'espère que tu as pu trouver le bonheur… "

Mu suivit Shaka dans la salle. Il avait préparé le café pour son ami et un thé pour lui-même, ils s'installèrent dans le petit salon attenant à la salle où Shaka se relaxait entre deux cours.

- Tu as l'air tendu, Mu.
- Fatigué surtout, j'ai l'impression que ça va trop vite. Le succès de ce lieu en fait aussi le point de mire des médias et ce n'est pas facile à gérer.

Shaka regardait son ami qui avait le regard dans le vide, il sentait qu'il y avait autre chose, il s'y connaissait assez en perception humaine pour le remarquer. Il se leva de son fauteuil et s'approcha du canapé où se trouvait Mu :

- Allonge-toi sur le ventre et retire ta chemise, je vais te faire un massage, ça te fera du bien…

Mu ouvrit de grands yeux en regardant son ami.

- Allez, te fais pas prier, tu verras, ça te détendras ! insista Shaka.

Le grec déboutonna sa chemise et l'enleva, obéissant aux ordres de son ami, beaucoup plus troublé qu'il ne l'aurait voulu, il s'allongea sur le ventre en disant :

- Fais attention, je suis vraiment tendu en ce moment.

Shaka s'imprégna les mains d'huiles relaxantes et s'agenouilla aux cotés de son ami. Il posa délicatement les mains sur ses épaules et commença un doux massage pour le décontracter.

Il ne pu s'empêcher d'admire le dos musclé. Mu avait ramené ses longs cheveux mauves sur le côté et il avait une vue intégrale sur une chute de rein qui était loin de le laisser de marbre. Il soupira silencieusement, se concentrant sur sa tache. Il ferma les yeux, laissant ses mains agir, repérant les muscles les plus tendus au toucher, les massant et les détendant peu à peu. Mais même les yeux fermés, il ne pouvait ignorer les gémissements de bien-être de son ami se laissant aller à sa douce torture.

Mu, tendu au départ, devait bien reconnaître que Shaka était très doué pour les massages. Il se sentait envahi d'une douce chaleur et pour rien au monde il en voulait que son ami arrête.

- Shaka, c'est trop bon… T'arrête pas…

Un sourire se posa sur les lèvres du blond qui rouvrit les yeux, et regarda amoureusement le jeune homme sous ses yeux, ses mains s'activant toujours sur son dos :

 - Mu, si tu savais, je pourrais te faire cela et bien plus encore…

 Un bruit venant de porte de la salle de relaxation le rappela brutalement à la réalité, un de ses clients arrivait pour son cours :

- Mu, il est l'heure de mon premier cours, je vais être obligé de le laisser, mais reste encore un peu si tu veux.
- Humm, dommage, j'aurais bien profité de tes mains encore un peu, dit Mu en tournant sa tête vers son ami.
- Tu n'as qu'à revenir en début d'après-midi, j'ai un trou d'une heure à 14 heures.
- Je sais pas si je pourrais, mais j'essaierai.

Shaka se releva et regarda une dernière fois son ami avant de sortir du petit salon, prenant soin de refermer la porte. Mu vit la porte se refermer et se rouvrir presque aussitôt. Shaka entra rapidement, se dirigea vers lui, se pencha à sa hauteur et posa ses lèvres sur les siennes. Il ferma les yeux pour savourer le doux contact qui se rompit trop vite à son goût, alors que son ami quittait rapidement la pièce, pour de bon cette fois, sans se retourner.

Il garda les yeux fixés sur la porte fermée, essayant de réaliser à la fois le geste de Shaka, et pourquoi il avait trouvé cela si bon sans y parvenir. La sonnerie de son portable posé sur la table basse le ramena à la réalité. Il y répondit machinalement essayant de se concentrer sur son interlocuteur, il finit par répondre : " J'arrive ! " avant de raccrocher et de soupirer bruyamment, cherchant sa chemise du regard.

Une fois rhabillé, il sortit doucement de la pièce pour ne pas déranger le cours de Shaka. Avant de sortir, il jeta un dernier coup d'œil à son ami, assis en position de lotus au milieu de la salle, trois de ses élèves autour de lui. Ses yeux étaient fermés et sa voix, si douce pensa Mu, donnait les indications nécessaires pour amener les stressés qu'étaient ses clients à se relaxer. Ses longs cheveux d'or semblaient flotter autour de lui, captant la lumière du soleil qui les illuminait de milliers d'étoiles brillantes.

- Mon dieu qu'il est beau, on dirait un ange…

Mu s'arracha à la vision de rêve que lui offrait Shaka en sortant précipitamment de la salle, complètement bouleversé par ses sentiments dont il venait brutalement de prendre conscience. Il était amoureux de Shaka, cela expliquait son trouble quand il se trouvait trop près de lui, le fait que le blond hante ses rêves depuis quelques temps… Mon Dieu, il aimait son meilleur ami et celui-ci l'avait embrassé tout à l'heure. Se pourrait-il que Shaka partage les mêmes sentiments que lui ? Il dut faire un violent effort pour reprendre le contrôle de lui-même et se diriger vers son rendez-vous…

 

A suivre…

Chapitre 2

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