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RETROUVAILLES |
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Disclaimer : tout l'univers de Saint Seiya que tu reconnaîtras aisément appartient à Masami Kurumada. L'auteur ne retire aucun bénéfice si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue. J'espère que tu aimeras. Bonne lecture... Index : clique sur le numéro du chapitre que tu veux lire : |
Chapitre 2 Tokyo, dix-huit heures… Dohko achevait sa journée de travail. Il lui restait encore quelques papiers à remplir que Shiryu avait déposés sur son bureau pendant l'une de ses réunions. Il s'y attela en se demandant si son ami avait réussi à réserver au Sanctuaire. Lui-même avait profité d'un moment d'accalmie pour chercher le site sur Internet, et il était maintenant certain que Shion ce cachait derrière ce lieu, mais le reverrait-il pour autant ? Rien n'était moins sur… Il savait ce que Shiryu avait trouvé à Athènes lors de ses recherches pour essayer de le retrouver deux ans plus tôt… Le café sur le port avait brûlé intégralement, il y avait eu plusieurs morts d'après le rapport de police mais aucun n'avait pu être identifié… Le café… Malgré lui Dohko replongea dans sa mémoire. Flash back. Après leur descente de l'Acropole, Shion l'avait fait monter dans une vieille voiture et les avait menés sur le port où il s'était garé. Le tenant toujours par la main, il l'avait fait entrer dans un café qui ne payait vraiment pas de mine en lui disant : - Bienvenu chez moi ! Le décor à l'intérieur avait surpris Dohko. Là où il s'attendait à trouver des meubles vieillots et des peintures écaillées, il trouvait au contraire un décor fait de bois et couleurs chatoyantes, des tables éparses, une piste de danse, une scène et un bar digne d'un véritable palace. Des lumières tamisées éclairaient le tout, créant une ambiance à la fois de boite de nuit à certain endroits et de restaurant chic à d'autres. Mais par-dessus tout, c'est l'accueil qui l'avait le plus surpris. A quelques pas de la porte se tenait cinq personnes qui s'étaient retournés d'un bloc en les voyants entrer : - Shion ! Le calme revint après ces paroles et Dohko avait pu profiter de cet échange pour examiner les cinq personnes devant lui, quatre hommes dont des jumeaux et une femme. Shion fit les présentations en se tournant vers son compagnon. - Dohko, je te présente mon encombrante petite famille. Saga et Kanon, les jumeaux s'avancèrent pour serrer sa main et lancèrent au passage un regard de reproche à Shion qui l'ignora totalement. - Milo, Mikael et Shaina, poursuivit-il en se tournant vers ses amis, je vous présente Dohko, Celui-ci était fasciné par les la beauté des cinq personnes en face de lui et surtout par la chaleur de leur poignée de main respective. Il remarqua que cela ne semblait choquer aucun d'eux que Shion le tienne encore par la main : - J'vous avais dit qu'il était parti faire le guide, c'est ça Shion ? Celui-ci se tourna vers la voix qui venait de parler, un homme d'un gabarit impressionnant qui se tenait derrière le bar : - Oh, j'oubliais Aldé, il fait aussi parti de la famille. T'as raison, j'étais sur l'Acropole. Dohko s'avança pour serrer la main de ce géant et eut la surprise de constater une poignée de main vigoureuse mais qui ne le broya pas, comme au premier abord, on pouvait s'y attendre. - Bon c'est pas tout, mais qu'est-ce qu'on mange ? demanda Shion Ce qui eut pour effet de détendre brutalement l'atmosphère, la tension tomba d'un coup et Mikael se jeta sur Shion qui le réceptionna dans ses bras, sous les yeux attendris ou amoureux (Dohko n'était pas très sur) de l'un des jumeaux. - Quand même, tu ne devrais pas disparaître sans rien nous dire, qu'est-ce qu'on deviendrait nous, sans toi ? reprocha-t-il encore à Shion mais avec beaucoup moins de colère qu'a leur entrée. Plutôt même, avec une réelle peur dans les yeux pensa Dohko à ce moment. Il vit Shion planter son regard rose dans les yeux de Mikael avant de répondre très sérieux cette fois. - Tu sais bien que jamais je ne vous laisserais tomber non ? La réponse vint de Milo qui n'avait pas encore ouvert la bouche. - On le sait tous, Shion, mais on s'inquiétait c'est tout, avec l'autre qui rode… Shion les regardait tous, mais Dohko ne voyait aucune colère dans ses yeux, juste une réelle tristesse, alors qu'il continua. - On ne va pas s'arrêter de vivre à cause de ça ! Ce n'est ni la première, ni la dernière fois qu'un de ces fils de riches nous emmerde, non ? L'argent n'est pas tout et ne fait pas tout. Il achète peut-être vos corps mais sûrement pas vos âmes et je vous interdis de vous laisser pourrir la vie à cause de lui ! Ce mec n'est qu'une ordure, ok ? Dohko se sentit soudain mal à l'aise, mais la main de Shion reprit la sienne alors qu'Aldé bougeait tout le monde : - Tout le monde au boulot ! Les clients ne vont pas tarder. Shion, installe-toi là-bas avec ton ami, Dohko c'est ça ? Shaina va vous servir, les autres bougez-vous ! Alors qu'il se rendait à la table indiquée, Shion lui glissa à l'oreille : - Désolé si je t'ai vexé, mais ce couplet ne te concernait pas. Shion s'arrêta à la table et le regarda droit dans les yeux : - Peut-être, mais as-tu déjà utilisé ton argent à des fins de trafics humains ? Dohko frissonna à ces paroles pensant aux raisons de sa présence à Athènes. - Non, je fais des affaires, mais pas ce genre d'affaires ! Un baiser sembla clore cet incident pour Shion qui passa à autre chose. La suite de la soirée se passa dans une ambiance bonne enfant, chacun des protagonistes venant s'excuser auprès de Dohko et Shion à différents moments. Ils mangèrent une spécialité grecque et Dohko se régala. Les clients dansaient et consommaient, mais semblaient tous attendre quelque chose qui laissa le Japonais sans voix. Vers minuit la scène s'illumina. Shaina et Mikael dansèrent sous leurs yeux. Leur numéro était d'une incroyable sensualité sans être vulgaire. Leurs pas et leurs corps semblaient animés d'une vie propre. Ils furent applaudis à tout rompre et la salle se vida peu à peu. Au fur et à mesure, la petite famille se regroupait autour de leur table et Dohko s'y sentait maintenant intégré. Shion avait raison, il n'avait jamais rencontré une telle chaleur humaine, il avait l'impression de les avoir toujours connus et pourtant il ne savait rien d'eux. C'est à ce moment que l'un d'eux parla du Sanctuaire, grand rêve de Shion et Dohko se laissa lui aussi enthousiasmer par ce rêve qui semblait tous les réunir. Vers deux heures du matin Shion se leva, l'emmenant vers une nuit qu'il n'avait jamais pu oublier tant leur union avait été parfaite. C'est comme si leurs corps et leurs esprits s'étaient unis à jamais à cet instant. Ils avaient finis par s'endormir au petit matin dans les bras l'un de l'autre, et c'était la dernière image qu'il gardait de lui, s'endormant contre son torse, ses longs cheveux verts pâles étalés autour de lui et son doux visage baigné d'un sourire. Quand son portable avait sonné pour le ramener à la réalité, Shion avait disparu. Il avait juste vu Aldé qui lui avait servit un café avant de l'accompagner jusqu'à un taxi appelé pour l'emmener à l'aéroport. Il l'avait salué chaleureusement mais quand Dohko lui avait demandé où était Shion, il avait juste secoué la tête avec tristesse… Fin du Flash Back.
Shiryu venait d'entrer dans son bureau, il s'assit en face de lui. Dohko lui tendit les papiers qu'il avait signés et lui demanda : - Alors ? Dohko lui raconta alors le projet fou de Shion, son rêve de faire un centre de vacances qui les feraient tous vivre, intégrant un endroit pour les riches clients qui seraient à l'abri des regards indiscrets et permettraient de faire tourner l'autre partie plus modeste. - Je croyais qu'il détestait les riches, interrogea Shiryu surpris - Ceux contre lesquels, il se battait en fait. Shiryu resta un moment silencieux avant de reprendre : - Il vaudrait mieux ne pas te faire trop d'illusion, quelqu'un a pu reprendre son concept. Shiryu regarda tristement son ami et patron, il aurait tellement voulu le voir heureux…. - Je vais essayer de me renseigner sur l'entreprise elle-même, peut-être que l'on en apprendra un peu plus, lui dit-il. Shiryu le salua et sortit du bureau le laissant seul, perdu dans ses pensées… Les policiers grecs que Shiryu avait rencontrés lui avaient parlé de Shion. Il avait découvert le combat qu'il menait et qui avait sûrement conduit à cet acte qui avait fait brûler son café… Combat que lui-même menait avec d'autres armes et qui l'avait mené en Grèce ce jour-là, pour mettre fin à un contrat que son père avait passé avec cette société qui servait de paravent à des réseaux de drogues et de prostitutions… De trafic humain comme avait dit Shion. Lui sauvait directement les intéressés, les recueillant et leur donnant une nouvelle chance pour les sortir de l'enfer où ils étaient tombés… Mais les autres avaient la loi pour eux… Les policiers, bien qu'admiratifs pour la cause de Shion, n'avaient pas pu le protéger. Pourtant il avait laissé sous-entendre à Shiryu qu'il s'était enfui de Grèce avec ceux qu'il protégeait devant la menace grandissante d'un homme puissant dont il n'avait pas voulu révéler le nom… Sans doute par peur… Shion avait défié, dans sa lutte pour sauver des innocents, quelqu'un qu'il n'avait pas été en mesure de combattre. Quelqu'un qui s'était vengé de lui en faisant partir en fumée le seul refuge légal de Shion, ce café qui lui appartenait et où il recueillait ceux qu'il sortait de l'enfer… Dohko n'était pas arrivé à savoir qui Shion avait trouvé sur sa route, mais au vu de ses propres relations avec certaines entreprises grecques, il était aujourd'hui presque sur que c'était cette même société avec laquelle lui-même avait rompu le jour de leur rencontre, cela collait bien à ce personnage haïssable… ******************** Le Sanctuaire, dix-huit heures… Shaka entra dans le dojo, rejoignant ses camarades et se changea dans le vestiaire, les discussions allaient bon train mais l'hindou restait silencieux. Il n'avait pas revu Mu de la journée et apparemment il n'était pas là non plus. Il soupira tristement, se demandant encore une fois s'il n'avait pas tout gâché entre eux en obéissant à sa subite pulsion, mais il n'avait pu résister… Shion arriva et salua ceux qu'il n'avait pas encore vus. Il manquait juste Mu et Kiki. Ce dernier était pensionnaire sur le l'île voisine, mais où était Mu ? Il remarqua l'air abattu de Shaka et se demanda ce qui était arrivé entre les deux. Ils se retrouvèrent tous sur le tatami pour suivre leur entraînement d'art martial. Shion maintenait cette tradition. Il avait commencé cela en Grèce, obligeant tous ceux qu'il recueillait à prendre des cours, devant la menace des hommes de mains de son pire ennemi. De dix-huit à vingt heures, ils se retrouvaient en famille, d'abord pour l'entraînement pendant une heure et ensuite pour un repas en commun avant que chacun ne reparte vers ses occupations, et tous s'y pliaient avec une joie non dissimulée. Shion surveillait Shaka qui avait du mal à lâcher la porte des yeux. Son visage s'illumina soudain quand Mu l'ouvrit avec un bon quart d'heure de retard. L'arrivant se précipita dans les vestiaires pour éviter les flots de plaisanteries qui fusaient de toute part sur les motifs de son retard. Shaka s'était senti soulagé en voyant Mu arriver, mais l'angoisse le tenaillait de nouveau. Est-ce que le grec allait venir s'entraîner avec lui comme d'habitude ? Il préféra se mettre de dos à la porte du vestiaire sous l'œil amusé de Shion qui avait vu le regard de son cousin vers Shaka à son entrée au vestiaire, un regard qui contenait autre chose qu'une simple amitié. Mu sortit des vestiaires et rit de bon cœur aux diverses plaisanteries de ses camarades. Il se dirigea d'abord vers son cousin et lui glissa quelques mots à l'oreille avant de se diriger comme à son habitude vers Shaka qui avait fermé les yeux pour se concentrer : - Shaka ? L'interpellé ouvrit les yeux pour tomber sur un sourire lumineux en face de lui, il sourit à son tour et son visage se détendit d'un coup sous l'œil attendri de Shion. Ce ne fut que lorsque le cours s'acheva que Shaka pu enfin parler à Mu. Alors qu'ils se dirigeaient tous vers le restaurant, il lui demanda : - Tu m'en veux pas, Mu ? Celui-ci laissa les autres partir en avant pour se retrouver seul avec Shaka avant de lui répondre : - Pourquoi t'en voudrais-je ? - Quand je ne t'ai pas vu venir vers 14 heures, j'ai eut peur que tu me tiennes rigueur de ce baiser ce matin. Je suis désolé, Mu, je ne veux pas que l'on se fâche à cause de cela, ton amitié m'est bien trop précieuse, dit-il en regardant vers le sol - A moi aussi ton amitié m'est précieuse, Shaka. Celui-ci releva la tête avec un sourire pour tomber dans les yeux violets qui le dévisageaient : - Shaka, que ressens-tu pour moi ? lui demanda doucement Mu en prenant son visage entre ses mains. Son visage passa de la surprise à un sourire lumineux alors que Mu se reculait légèrement en lâchant son visage : - Mu… je t'aime tellement, dit-il en prenant le grec dans ses bras pour l'embrasser à nouveau, leurs lèvres se trouvèrent et s'ouvrirent sur un long et tendre baiser alors que leurs camarades s'étaient arrêtés pour regarder cet échange émouvant. Ils les rejoignirent main dans la main et Mu glissa à l'oreille de son tout nouvel amour : - Je t'aime aussi Shaka. Le repas se déroula comme dans un rêve pour l'hindou qui avait bien du mal à croire à son bonheur tant il était heureux. Son regard se posa sur Shion qui discutait avec Saga. Il lui devait tout. Cet homme lui avait non seulement sauvé la vie, mais lui avait donné une véritable famille et maintenant Mu lui avouait son amour. A cet instant, il sut qu'il donnerait sa vie pour cet homme et toute sa petite famille dont chaque membre lui était précieux. Chacun à sa façon l'avait accueilli au sein de cette famille qu'il considérait aujourd'hui comme la sienne et qui acceptait son amour avec Mu. Il savait bien sûr que Kanon et Mikael était ensemble depuis longtemps, ainsi que Saga et Camus. Milo lui, semblait continuer à papillonner. Marine avait quelqu'un qu'elle voyait régulièrement, mais qu'elle n'avait pas encore présenté officiellement à sa famille, même s'il savait tous qu'il s'agissait d'un de ces jeunes grecs que Shion avait embauché. Embauché ou adopté, nul ne le savait encore, quand à Shion, même lui savait qu'il avait perdu son amour et que sa famille et le Sanctuaire étaient devenus ses seules véritables passions. Pourtant cet homme, qui leur offrait à tous une nouvelle vie, méritait bien aussi le bonheur, il se promit d'interroger Mu pour en savoir un peu plus. Le repas s'acheva et il se dirigea vers le bar où les jumeaux leur servaient un café en reprenant leur service. Pour lui la journée était finie et soit il restait un peu au bar discutant avec les autres, soit il retournait dans son appartement pour passer une soirée devant la télé, souvent avec Mu d'ailleurs. Celui-ci se glissait justement à ses côtés : - Je dois voir Shion après, je te rejoindrais plus tard à ton appart ok ? Une fois le café but, Mu et Shion les quittèrent effectivement. Shaka resta un moment et retourna à son appartement heureux. Ils s'installèrent dans le bureau de ce dernier : - Je suis content pour vous deux, Mu. Un sourire éclaira le visage de Mu, pourtant il y avait toujours de l'inquiétude dans ses yeux. - C'est la première fois que je tombe amoureux d'un autre homme. Le cœur de Shion avait raté un battement sous le coup de la surprise. - Tu t'es renseigné ? Shion resta songeur quelques instants, un japonais, malgré lui son cœur espérait encore… et cette société, il le savait avait mis fin, il y a cinq ans sur un scandale, à sa collaboration avec Ithaque… Il reprit : - On verra bien, ce n'est pas la première fois que l'on a affaire à des japonais, je ne vois pas ce qui te perturbe. Shion sourit avant de répondre : - Je vois, tu t'inquiètes pour moi. Mu eut mal en voyant les yeux si tristes de son cousin. Il était le seul à le voir comme cela, devant le reste de la famille, jamais il ne se laissait aller à une telle tristesse : - Shion… Un silence s'installa avant que Shion ne reprenne : - Et toi, tu as peur de ce qui va se passer avec Shaka ? Ils se séparèrent sur ces paroles. Shion regarda son cousin sortir de son bureau en souriant et en repensa à leur conversation. Ce qu'il lui avait dit était vrai, même si il savait cela très improbable, il ne pouvait s'empêcher d'espérer à chaque fois… Il se tourna vers la fenêtre, regardant le soleil se coucher sur son petit paradis et laissant couler les larmes sur ses joues. ******************** Tokyo, deux jours plus tard, quinze heures… Dohko entendit la porte de son bureau s'ouvrir et leva les yeux sur Shiryu : - Un problème ? Dohko resta un moment silencieux avant de répondre : - C'est faisable pour nous ? La réponse de Shiryu ne laissait aucune place à une quelconque ambiguïté, ce qui fit sourire Dohko : - Alors soyons fous, réserve l'avion et partons samedi. Dohko resta un instant silencieux, analysant les informations que venait de lui donner Shiryu. Il leur avait fallut plus de trois ans pour purifier les différentes opérations que son père avait mises au point avec ce qu'insinuait son bras droit, il se rappela son malaise à l'évocation de Shion. " Trafic humain ", avait-il dit à l'époque… Il ne pouvait pas laisser faire cela, surtout si quelqu'un, quel qu'il soit, avait repris l'idée de Shion. Ses yeux devinrent aussi froids que de la glace alors qu'il se tournait à nouveau vers Shiryu : - On peut contrer cette manœuvre ? Un sourire éclaira le visage de son bras droit, il aimait l'air de prédateur qu'affichait son ami, il connaissait cet air-là, celui qui avait permis à Dohko d'élever l'empire qu'il dirigeait à la multinationale aussi puissante qu'elle l'était aujourd'hui. - On peut, bien sur, mais on risque d'avoir besoin de fonds très rapidement, si tu vois ce que je veux dire… ******************** Le Sanctuaire, vingt-et-une heures… Mu sortit du bureau de Shion où il venait de faire le point avec Milo, responsable de la sécurité lors des arrivées, sur les nouveaux pensionnaires attendus le samedi. Les Japonais, qu'il faudrait accueillir au salon comme tous les nouveaux pensionnaires de cette catégorie. Milo voulait profiter de leur arrivée pour mettre Aïoros à l'épreuve. D'après lui, il pouvait se charger de cette tâche, Shion avait donné son accord. Il avait confiance dans le jugement de Milo. Aïoros et son frère Aïolia avaient été embauchés par Shion six mois plus tôt, grecs tous les deux et perdus dans ces îles tropicales. Ils ne faisaient pas encore partie de leur petite famille, mais Milo et Mu savaient que cela ne tarderait pas. Ensuite, deux autres clients qu'ils connaissaient déjà, un jeune sportif russe, Hyoga et un de ses amis ainsi qu'un couple d'industriels. Pour ces quatre-là c'était plus simple, Milo les mènerait directement à leur location. Ses pensées occupées par les arrivées du lendemain, il se retrouva sans s'en rendre compte devant l'appartement de Shaka. Il sourit avant de frapper. La porte s'ouvrit sur le blond qui lui sourit également avant de s'effacer pour le laisser entrer. - Tu as l'air crevé, mon petit Mu. Mu s'assit dans le canapé, ôta ses chaussures et ramena ses jambes entre ses bras, songeur… Shaka le regarda et s'installa à ses côtés en posant les infusions sur la table basse. - Dis-moi ce qui te tracasse autant Mu. Celui-ci changea de position et se laissa aller contre l'hindou avant de répondre : - Je sais pas vraiment, j'ai une drôle de sensation… Shaka savait que Mu était très intuitif, aussi se contenta-t-il de le prendre dans ses bras en le berçant doucement. - Shaka, tu es d'une patience d'ange avec moi… Leurs lèvres se scellèrent dans un long et tendre baiser qui eut eu moins la bonne idée de mettre les doutes de Mu au second plan. Il caressa le visage d'ange au-dessus de lui avec amour, se demandant encore une fois s'il méritait toute cette attention. Shaka ne précipitait rien le laissant venir à lui. Shion avait raison, il n'avait aucune raison d'avoir peur, et ce soir Mu avait besoin de plus que de la tendresse et il le fit savoir à son ami en passant ses mains sous la liquette de l'hindou. Ce dernier sursauta à ce contact et ouvrit les yeux étonnés par le geste, ses yeux bleus plongèrent dans le regard violet de l'homme dans ses bras : - Mu… Il frissonna de plaisir à ces mots, il rêvait depuis si longtemps du corps dans ses bras qu'un violent désir se fit immédiatement sentir dans le creux de ses reins. Il reprit les lèvres de son futur amant et son baiser devint enflammé, faisant gémir Mu. Il se leva et prenant le grec par la main le mena à sa chambre où il l'allongea sur le lit avec des gestes tendres. Ils se regardèrent un long moment, Shaka à genoux sur le lit à côté de Mu semblait hésiter encore à aller plus loin : - Shaka ? Celui-ci semblait perdu dans la contemplation de l'homme sous ses yeux, il lui sourit et ses mains se posèrent sur le visage doux, dessinant les contours avec amour : - Tu es si beau, Mu, si pur, je ne me lasserais jamais de te contempler. Il se pencha pour l'embrasser à nouveau, goûtant avec délectation la bouche offerte, caressant sa langue, l'enivrant d'un baiser qui enflamma leurs corps. Une de ses mains glissa sur le torse de Mu, et ouvrit rapidement les boutons pour s'aventurer sur la peau nue qui frissonna sous le contact. Il sentit les mains de son ami glisser sous sa tunique dans son dos et savoura un instant la caresse, avant de reprendre son exploration. Ses lèvres étaient descendues dans le cou et déposaient des baisers sur la gorge, descendant avec lenteur sur le torse. Ils se retrouvèrent bientôt torse nu, Shaka s'allongea alors sur son futur amant et le contact de leurs peaux brûlantes se répercuta dans tous leurs corps. Leurs bassins se soudèrent l'un à l'autre, augmentant encore la chaleur qui coulait dans leurs veines remplies de désir. La pièce s'emplie de gémissements, de petits cris rauques, ils roulaient l'un sur l'autre se découvrant, s'explorant avec avidité, se gavant de l'autre. Ils jouèrent ainsi un long moment, mais il leur fallait plus, leurs bassins qui ondulaient l'un contre l'autre torturaient leurs virilités encore prisonnières. D'un même geste ils s'attaquèrent à cet obstacle, leurs regards se croisèrent brûlants d'un même désir, leurs lèvres s'unirent à nouveau alors qu'ils se dégageaient de leurs vêtements respectifs. Ils s'étaient retrouvés agenouillés face à face au fil de leurs ébats, leurs bassins se soudèrent de nouveau alors qu'ils s'embrassaient avec ardeur, un électrochoc les balaya quand leurs sexes nus se retrouvèrent en contact. Mu, sous la violence du choc, se laissa tomber en arrière en poussant un cri, les bras en croix. Jamais il n'aurait cru à une telle extase. Il découvrait un monde de volupté dans lequel il se laissait volontiers glisser. Shaka s'était retenu avec les bras pour ne pas tomber sur lui. Il le contempla à nouveau, détaillant chaque parcelle du corps intégralement nu qu'il avait maintenant sous les yeux. Celui-ci rouvrit les yeux à ce moment et lui sourit : - Shaka… L'interpellé sourit à son tour et prit à nouveau les lèvres de son amant alors que sa main s'emparait de son sexe dans une douce caresse qui fit le bondir. Ses lèvres descendirent le long du torse provoquant des cris et des frissons incontrôlés à Mu qui avait perdu tout contact avec la réalité. Quand les lèvres atteignirent leur objectif, il poussa un cri rauque, lançant son bassin à la rencontre de la bouche gourmande, Shaka passait sa langue le long du membre fièrement dressé devant lui, s'enroulant autour ou donnant de petits coups savamment placés, sa main explorait, l'intérieur des cuisses remontant sur les testicules, caressant amoureusement cette partie si sensible sous le cris et les gémissements de plaisirs de son amant : - Shakaaaa aaaah… Mu ne savait plus où il en était, il se tordait de plaisir sous les caresses, quand il sentit l'écrin chaud se refermé autour de son sexe. Il s'arqua sous le choc pendant qu'une main caressait l'entrée de son intimité. Une autre main remplaça la bouche sur son sexe alors qu'une langue inquisitrice lui infligeait une lente et douce caresse qui le menait de plus en plus loin sur les chemins du plaisir. Shaka prépara longuement son amant, attentif à ses réactions pour éviter au maximum la douleur, il sourit intérieurement quand il le pénétra d'un doigt et que Mu se figea à peine. Il accentua ses caresses et fit pénétrer un deuxième doigt continuant à détendre l'orifice vierge. Mu se tendit un instant au troisième droit, mais très vite le plaisir effaça la douleur : - C'est trop boon…Shaka… L'hindou se positionna et prit doucement possession du corps tant désiré, il arrêta sa progression quand Mu se contracta, cherchant son souffle partagé entre le plaisir et la douleur, il se redressa s'accrocha aux épaules de Shaka. Celui-ci attendit qu'il se détende pour continuer sa progression et entamer un léger mouvement, sombrant à son tour dans les sensations que provoquait en lui le corps de son amant. - Mu… tu es si booon… Celui-ci cherchait son souffle à chaque fois que son amant plongeait en lui, ses jambes s'enroulèrent autour de ses reins, le projetant un peu plus loin et déclenchant une pluie d'étoiles dans ses yeux. Shaka reprit en main le sexe de Mu, sentant proche la jouissance ultime qui les balaierait bientôt. Il ne pouvait se retenir plus, il en avait trop rêvé. Il intensifia ses mouvements, sa respiration devint haletante, ses gestes incontrôlés et leurs cris se rejoignirent. Mu s'arqua un peu plus alors qu'il se répandait dans la main de son amant qui jouit à son tour. L'onde de choc des balaya effectivement, les laissant sans souffle et Shaka retomba épuisé sur de son amant, leurs deux corps parcourus de frissons incontrôlés subissant encore les retombées de l'extase qu'il venait de vivre. Ce n'est que longtemps après qu'ils ouvrirent les yeux se regardant amoureusement : - Shaka… si tu savais comme je t'aime… Ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre sur cette promesse. La sonnerie d'un téléphone portable les réveilla au petit matin. Mu se précipita dessus en maudissant celui qui osait le déranger, mais il se figea en entendant son interlocuteur. Il raccrocha et se leva pour se précipiter sous la douche. Shaka, inquiet se leva à son tour passa un peignoir et prépara un café attendant les explications de Mu qui ne tarda pas à sortir de la salle de bain habillé : - Un problème ? Mu le remercia d'un regard et s'empara de la tasse de café avant de répondre - Je suppose que oui, Shion m'attends dans son bureau. Mu reposa la tasse vide devant lui et sortit rapidement de l'appartement se dirigeant à grand pas vers le bureau de son cousin, très inquiet. A suivre… |