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Loin des yeux, près du coeur... |
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Disclaimer : tout l'univers de Saint Seiya que tu reconnaîtras aisément Note : Merci à Hyma pour la bétalecture. J'espère que tu aimeras. Bonne lecture... Index : clique sur le numéro du chapitre que tu veux lire : |
Chapitre 2
Sur l'une des petites plages du Domaine Sacré, les jumeaux marchaient tranquillement sur le sable. Non loin de là, contre un rocher, il y avait un gros sac de voyage. - T'es vraiment sûr ? demanda Saga pour la millième fois. Les jumeaux s'étreignirent avec violence et tendresse et Kanon s'arracha au bras de son frère brutalement. Il jeta son sac sur son épaule, ouvrit un Golden Triangle et disparut… ******************* Il apparut devant le Temple de Poséidon. Le Général de Sirène l'attendait revêtu de son Ecaille, sa flûte bien en vue à la main. - Je te dirais bien sois le bienvenu au Sanctuaire Sous-Marin, mais tu pourrais croire que je suis content de te revoir, cingla l'Autrichien, les yeux étincelants de colère. ******************* L'immense salon était éclairé d'une étrange lumière qui semblait venir de partout à la fois. De l'eau coulait sur les murs, créant une atmosphère fraîche avec un doux bruit apaisant. Une table en chêne occupait le centre, avec huit sièges dont l'un surmonté d'un Trident. Une porte à double battant était ouverte et Kanon posa son sac devant avant d'entrer. - Je suis content de te revoir Kanon, fit la voix du Maître des lieux en provenance d'un fauteuil devant une bibliothèque. Kanon frissonna. Les choses ne s'annonçaient pas du tout sous un bon jour. Lorsqu'il avait contacté le Dieu des Mers pour lui faire part de sa requête, celui-ci avait réagi aimablement. Il aurait presque dit que Poséidon était content de le voir revenir vers lui. Apparemment, il n'était pas le seul à savoir cacher ses sentiments. Le Dragon des Mers commençait à se demander s'il avait vraiment eu une bonne idée. Après tout, il aurait pu aller habiter à Athènes comme un simple humain. Mais il était un homme doté d'une puissante cosmoénergie et il se devait de la mettre au service des Hommes. Son choix avait été dicté par ça. - J'ai signé un pacte avec Athéna, poursuivit Poséidon. Nous ne nous ferons plus la guerre. Il est vrai qu'elle se montre toujours la plus forte et que ça commence à me lasser. Mais je peux quand même m'octroyer une petite vengeance. Tu vas payer ta traitrise. Je vais m'y employer, fais-moi confiance. Et ne crois pas que ton combat contre Hadès et ses Spectres, te lave de ton crime envers moi. Kanon eut peur. Il savait ce qu'on lui reprochait et qu'un jour ou l'autre, il lui faudrait faire face à ses actes. Et l'apparente joie du Dieu de l'avoir à nouveau avec lui était feinte du début à la fin. - Je conçois que vous vouliez me punir, mais comment vous y seriez-vous pris si je n'avais pas fait cette démarche ? Poséidon se leva et s'approcha lentement de son Général. - Décidément, il a vraiment bien choisi sa réincarnation , songea Kanon en regardant Julian Solo venir vers lui . Il a un charisme écrasant . Poséidon tiqua à cette réplique. Il ne s'attendait pas du tout à une telle docilité. Un Kanon qui ne se rebelle pas, ça ne sera pas amusant. Maintenant, la question était : pourquoi était-il si résigné ? La curiosité du Dieu fut la plus forte. Il sonda le cosmos du Dragon des Mers et explora son esprit. Et ce qu'il découvrit le déconcerta autant qu'il fut… émerveillé. Déconcerté d'apprendre que son Général était amoureux. Eperdument, désespérément amoureux. Emerveillé également par l'immensité de cet amour, la force et la profondeur de ce sentiment pour un homme dont Kanon était persuadé qu'il ne l'aimerait jamais. Mais il apparaissait aussi qu'il ne renoncerait pas à cet amour dusse-t-il en souffrir toute sa vie. C'est alors que Poséidon comprit que quoiqu'il fasse pour assouvir sa vengeance, jamais il ne lui ferait autant de mal que ce que le Dragon des Mers était en train d'endurer. Alors, le Dieu se souvint que lui aussi, il fut amoureux. A plusieurs reprises. Il se rappela à quel point un amour à sens unique est douloureux. A quel point on a du mal à penser de façon cohérente, du mal à respirer, du mal à ne pas commettre un acte définitif pour que cette souffrance sournoise, odieuse, implacable s'arrête. Et alors qu'il pensait se délecter du désespoir de Kanon, il se surprit à compatir à son malheur. Son désir de vengeance était soudainement moins essentiel. Mais il se reprit bien vite. Pas question de se laisser attendrir par cette gueule d'ange absolument irrésistible. Le Dragon des Mers allait comprendre une bonne fois pour toute qui était le maître. Sa rancœur restait plus forte que sa compassion. ******************* Kanon reprit possession de l'appartement qu'il avait occupé pendant treize ans. Rien n'avait bougé. Les meubles en teck et acajou côtoyaient toujours le marbre et le corail et le tout, jusqu'aux tentures qui garnissaient les larges fenêtres, se déclinaient en nuances de bleu et orangé. Il rangea ses affaires dans l'armoire et la commode et s'allongea sur le lit. Les yeux perdus sur le plafond qui reflétait l'eau qui coulait sur les murs, il laissa ses pensées vagabonder. Il doutait de plus en plus d'avoir pris la bonne décision. Qu'importe. Il boirait le calice jusqu'à la lie et endurerait la colère de Poséidon sans broncher. De cette façon, il ne penserait pas à ce qui lui faisait le plus mal. - Dragon des Mers, le retour ! fit une voix sarcastique de femme en provenance de la porte. La jeune femme s'avança dans la pièce et s'assit sur l'un des fauteuils du salon dans une attitude clairement provocatrice. Sa tenue ne cachait rien de ses formes qu'elle avait fort généreuses. Il y eut un temps où le Dragon des Mers n'y avait pas résisté, bien qu'elle n'ait eu que seize ans à l'époque. Comme les hommes et les femmes au service d'un Dieu, elle avait mûri plus vite. De plus, étant une Sirène, elle n'ignorait rien des méthodes de séduction dont elle avait largement usé sur Kanon. Il s'était laissé faire bien volontiers. Après tout, c'était un moyen comme un autre de passer le temps. Mais maintenant, elle avait deux ans de plus. Et elle n'en était que plus redoutable. Une femme fatale pour qui n'est pas immunisé contre le chant des Sirènes. - Je trouve qu'Hadès a fait preuve de mansuétude à votre égard, reprit-elle, entortillant nonchalamment une mèche de ses cheveux autour de son doigt. Il ne vous a gardé que deux ans. Moi, je ne vous aurais jamais ressuscité. La jeune femme s'approcha de lui, la démarche aguicheuse, les yeux brillants de désir feint, ou pas. - Tu vas me punir ? susurra-t-elle presque contre ses lèvres. Je crois que ça m'amuserait… La jolie Sirène se troubla et fit marche arrière. Peut-être valait-il mieux ne pas pousser le bouchon trop loin. Pas encore. Elle opéra un repli stratégique et se dirigea vers la porte. - Tu penses pouvoir reprendre ton poste de premier Général ?
Ça va être très compliqué, crois-moi. Et elle sortit sur ces paroles énigmatiques. Kassa ? Voyons, il est capable de lire dans l'esprit de ses adversaires et de prendre l'apparence de personnes qui leurs sont proches ou très chères ainsi que leurs pouvoirs s'ils en sont dotés. Il allait devoir bloquer son esprit en permanence alors. Heureusement que ses séances de méditations avec Shaka avait était efficace. A l'époque, Saga voulait se rapprocher de la Vierge mais il n'osait pas y aller seul. Alors Kanon l'avait accompagné et avait bénéficié des connaissances du sixième gardien. Après, il les avait laissé se débrouiller comme des grands. Tout compte fait, savoir boucler son esprit à une tentative d'invasion pourrait bien lui servir. Il s'assit en tailleur sur le sol, le dos bien droit, les mains sur les genoux. Il respira profondément, vida son esprit de toutes ses préoccupations, ce qui ne fut pas du tout aisé, et parvint à un état de sérénité qui lui permit de bloquer son mental. La difficulté maintenant, allait être de se maintenir ainsi en permanence… L'entrevue suivante avec Poséidon fut plus… professionnelle. Aucune allusion au passé, il ne fut question que de l'avenir. Et Kanon fut chargé d'organiser cet avenir. A savoir évaluer le niveau des Généraux qui allaient se charger de l'entraînement des Marinas et envisager la recherche d'apprentis. Le Dragon des Mers était parfaitement capable de s'acquitter de cette tâche, mais il allait se heurter à la rancœur, voir la haine, de ses subordonnés. Mais même s'il les savait puissants, ils n'étaient pas au niveau d'un Chevalier d'Or. Pas loin, mais pas au niveau. Et Kanon n'était pas idiot au point de les aider à s'élever. Qu'ils se débrouillent seuls pour progresser. C'était à leur portée avec de l'entraînement. Dans son esprit, les Chevaliers d'Athéna devaient rester les plus puissants. A égalité avec les Spectres d'Hadès. Si ces derniers n'avaient pas pêché par excès de confiance, le combat aurait été certainement plus rude, même s'il fut terrible. Loin de lui l'idée de croire que cette Guerre Sainte fut une promenade de santé. Ils avaient rencontré une résistance impressionnante, mais rien d'insurmontable. Même des Bronze comme Hyoga et Shiryu avait battu des Spectres et sans son aide. Ils étaient trop convaincus de leur supériorité et c'est ce qui leur avait été fatal. A partir du moment où les Douze Armures d'Or avaient été réunies, l'issue du combat ne faisait plus aucun doute. Que les cinq Bronze aillent jusqu'au bout et s'en était fait d'Hadès. Le sang d'Athéna était la clé de la victoire. Toujours est-il que ce programme qui l'attendait avait un point positif. Il n'avait pas le temps de penser à l'homme dont il était amoureux. Et même s'il avait une impression de trahison envers ce Chevalier, il devait avouer qu'avoir son cœur et son esprit au repos lui faisait beaucoup de bien. Il se lança dans ces entraînements. Et force lui fut de constater que les Généraux en avaient gros sur la patate. Cinq d'entre eux étaient morts. Bian de l'Hippocampe, Isaak du Kraken, Io de Scylla, Kassa des Lyumnades et Krishna de Chrysaor. Et malgré leur résurrection, ils avaient encore leur défaite et leurs décès en travers de la gorge. En particulier lorsqu'ils avaient découvert que leur combat n'avait servi à rien, qu'il ne s'agissait pas réellement d'une Guerre Sainte mais l'œuvre d'un esprit mégalomane qui avait trompé tout le monde à commencer par Poséidon. Et maintenant le voilà qui se représentait devant eux la bouche en coeur, leur agitant sous le nez son étendard de premier Général. Et le pire, c'est que leur Seigneur leur avait dit de se plier à son autorité et ses ordres. Persuadés que Poséidon avait un plan pour son Dragon des Mers, ils avaient accepté, se délectant d'avance de ce que Kanon allait subir. Mais il ne leur avait pas interdit de s'amuser, de lui faire sentir à quel point la dent qu'ils avaient contre lui était longue et acérée. Mal leur en prit. Bian fut le premier à être évaluer. Il s'en sortit honorablement. Mais alors que Kanon décrétait la fin du test, le Général de l'Hippocampe lui envoya sa terrible attaque "Rising Billows" alors qu'il était de dos. L'Ecaille du Dragon des Mers encaissa et amortit l'attaque mais sa violence, Kanon la ressentit jusque dans le dernier atome de son être. Il resta sonné un bon moment alors que Bian savourait son méfait. Enfin, méfait, pas à ses yeux. Kanon se redressa au prix d'un terrible effort. Il n'était pas blessé et se tourna vers le Général de l'Hippocampe, un sourire aux lèvres qui glaça le sang de Bian dans ses veines. - C'est ça, ta plus puissante attaque ? demanda-t-il simplement, d'un ton légèrement moqueur. Et avant qu'il ait pu protester, le Dragon des Mers lui décocha une phénoménale "Galaxian Explosion". L'Ecaille de Bian vola en éclat et le Général exécuta un magistral vol plané arrêté par un rocher se trouvant là bien à propos. Tranquillement, Kanon s'approcha du blessé. Il avait perdu connaissance et un flot de sang sortait de sa bouche. Rien de bien grave pour des hommes comme eux, mais Bian était bien amoché. Quelques heures plus tard, il alla le voir à l'infirmerie. - Alors ? Ca va mieux ? Et Kanon quitta l'infirmerie, fier de lui. Il venait de remettre les pendules à l'heure avec les Généraux. Malheureusement, c'est Bian qui en faisait les frais et les autres y réfléchiraient à deux fois, voir trois, avant de s'attaquer à lui pour assouvir leur petite vengeance personnelle. Les jours suivant furent plus tranquilles. Les Généraux furent évalués objectivement et discutèrent paisiblement de leurs forces et de leurs faiblesses avec Kanon. Au bout du compte, un surcroit d'entraînement fut décrété et accepté par tous. Mais le Dragon des Mers gardait un œil derrière la tête. Poséidon, de son coté, se frottait les mains et comptait les points. Pour l'instant, Kanon s'en sortait bien. Mais il était curieux de savoir combien de temps il tiendrait sans lâcher sa défense mentale. Oh, il pourrait très bien la forcer, mais il préférait le voir s'effondrer tout seul. A bout, vaincu, à sa merci. Et alors, il serait là pour le ramasser, le consoler, compatir à son malheur. Il le cueillerait comme une fleur et se sentait tout à fait capable de lui faire oublier son amour pour quelques temps… Et l'attirance que Julian éprouvait pour lui pourrait bien lui être très utile. Une idée particulièrement infecte commença à germer dans son esprit… A suivre…
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