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LA LEGENDE DES QUATRE ROYAUMES... |
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Disclaimer : Tout l'univers de Saint Seiya que vous reconnaîtrez aisément appartient à Masami Kurumada. L'auteur n'en retire aucun profit si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue. Les personnages de la mythologie appartiennent à tout le monde et les autres, ceux que vous ne connaissez pas, appartiennent à l'auteur. Betalecteur : Gajin, Frasyl et Hyma . J'espère que vous aimerez... |
Carte de ce monde |
Avant de commencer la lecture du chapitre, cherche les lecteurs de la page en la faisant défiler. Chapitre 01
Il y a 243 ans... Année 10218 du Loup Garou, mois de novembre, Giudecca, Royaume des Ténèbres…
Il était une fois, une terre sombre… Un pays obscur… La lumière du soleil ne perçait que difficilement l'épaisse couche de nuages et le bleu du ciel était presque devenu un mythe pour les habitants de ce Royaume. Les hautes montagnes semblaient toujours menaçantes comme des sentinelles lugubres. Les rares forêts étaient denses. Un vent, plutôt chaud, soufflait en permanence sur les landes désolées et stériles pour la plupart. Abandonnées depuis trop longtemps par les fermiers, il faudrait plusieurs années avant que les terres ne produisent à nouveau du blé, de l'orge ou qu'une herbe verte et grasse ne pousse pour nourrir le bétail. Dans le ciel, quelques rapaces peinaient à trouver leur proie et les charognards avaient nettoyé depuis longtemps les carcasses des animaux morts. Ce n'était pas un pays béni des Dieux, pourtant des hommes y vivaient. Ou plutôt, y survivaient. Sur la côte, même les eaux de l'océan étaient noires et insondables. Quelques bateaux de pêche s'aventuraient au large pour tenter de ramener des prises qui nourriraient un hameau. Un hameau. Même pas un village. Depuis plusieurs années, une guerre de succession secouait le Royaume des Ténèbres. Chaque faction avait enrôlé de force les hommes valides dès qu'ils étaient en âge de porter une épée. Les pertes étaient incalculables et les conséquences dramatiques. Pères et fils étaient sacrifiés sur le champ de bataille, des générations entières furent anéanties. Mais fusse la volonté des hommes, celle des Dieux ou peut-être des deux, un homme émergea un jour, de ce capharnaüm. Il s'imposa aux autres Seigneurs avec son groupe d'à peine une centaine de guerriers. Force fut de constater qu'il n'eut pas grand mal à le faire tant les autres armées étaient faibles et décimées. Mais toujours est-il qu'il se proclama Roi et que personne n'y trouva à redire. Malgré sa jeunesse, il n'avait pas trente ans, il reprit les rênes du Royaume d'une poigne de fer. Il redistribua les terres à ses plus proches collaborateurs avec ordre de les exploiter pour nourrir une population affamée. Les soldats des armées ennemies furent, en partie, employés à la remise en état des routes pour faciliter le transport des matériaux par les bêtes et les hommes, les autres en fermiers, mineurs ou chasseurs. Si les terres étaient peu prolixes en denrées nourricières, par contre il ne manquait pas de pierres et de roches pour paver les grandes routes qui reliaient les hameaux aux villages et les villages aux villes, même si celles-ci étaient rares. Et toutes ces routes convergeaient vers un point commun : Giudecca et son château. C'était une forteresse énorme qui dominait la vallée des Marécages Noirs. Bâtie sur un piton rocheux des contreforts du Mont Elysion, son ombre sinistre ôtait toutes velléités d'attaque à un éventuel ennemi. Mais depuis bien des décennies, aucune armée étrangère n'était parvenue jusque là. Le premier mur d'enceinte était haut comme vingt hommes et large d'au moins quatre mètres. Les douves profondes qui l'entouraient n'étaient pas pleines d'eau mais remplies d'une lave fluide et brûlante que déversait le Mont Elysion, avant de replonger dans les entrailles de la terre et de ressortir probablement très loin, en haute mer. Des bulles de gaz à l'odeur fétide perçaient la surface visqueuse, comme le bouillonnement d'une soupe dans un chaudron. Un épais et large pont de pierre reliait la route à l'entrée de la forteresse. Les portes en chêne massif étaient recouvertes de plaques de fer. Il ne fallait pas moins de dix bœufs de chaque côtés pour actionner le mécanisme d'ouverture. En haut de cette muraille, le chemin de ronde était arpenté jour et nuit par des soldats qui scrutaient le lointain. Mais aucun étranger n'avait été repéré depuis fort longtemps. Le second mur d'enceinte tout aussi énorme que le premier, était percé de trois portes d'accès encore mieux gardées. Entre les deux remparts, on trouvait le corps de garde et la caserne ainsi que les forgerons, les armuriers, les écuries et tout ce qui servait à l'entretien des armes, des armures et des chevaux. Derrière le second mur, il y avait les marchands qui vendaient aux soldats des poules, des lapins, des fruits et des légumes pour un prix dérisoire. Et ce qui restait été négocié avec les civils, bien en peine de troquer leurs maigres possessions pour quelques patates aussi petites qu'un œuf ou un crouton de pain rassis. Et au-delà, on trouvait le bastion, imprenable ou presque. Surplombant cet amas rangé de bois, de pierres et de fer, le Palais d'Ebène écrasait tout cela de sa silhouette hérissée de donjons pointus qui s'élançaient à l'assaut d'un ciel toujours gris plomb. C'est là que vivait le Roi Hadès. Ce matin, il devait recevoir deux de ses proches conseillers pour faire le point sur l'année qui était presque écoulée. Ils attendaient patiemment dans l'antichambre que leur Souverain daigne enfin les recevoir. Malgré la couleur sombre de la pierre des murs, la pièce était claire. La lumière matinale entrait par une grande fenêtre encadrée d'une lourde tenture en velours rouge. Au plafond pendait une roue en fer forgé qui portait une vingtaine de bougies encore éteintes et qui ne seraient allumées qu'au crépuscule. La ressemblance entre les deux hommes était stupéfiante. L'un était assis sur un fauteuil en bois sculpté recouvert d'un riche tissu brodé rouge et or. Il portait un pantalon de cuir lacé, des bottes d'intérieur souples, une chemise en soie argentée sous une tunique en brocart gris foncé dont le devant était pris dans la ceinture. Il s'était enveloppé dans sa lourde cape en velours noir brodée d'un liseré argenté. Son frère, lui, était debout devant la fenêtre et regardait le paysage désolé qui s'étendait par delà les remparts de Giudecca. Ses vêtements étaient assez semblables. Sauf sa chemise qui était d'un jaune or sous un surcot noir. Chacun portait une épée et une dague à la ceinture. - Tu penses qu'il verra cette idée d'un bon œil ? demanda celui qui était assis. La porte s'ouvrit sur un homme de petite taille et au corps plutôt difforme. Ses jambes étaient fortement arquées et ses bras paraissaient démesurément longs. Son crâne chauve avait une forme légèrement triangulaire. - Messeigneurs… fit-il en s'inclinant devant les deux hommes. Les trois hommes longèrent un petit couloir et arrivèrent devant une porte. Markino l'ouvrit et entra le premier. - Sire, le Comte de Dream et le Comte de Death sont là. Derrière un large bureau en chêne, comme la plupart du mobilier, le Roi Hadès lisait un parchemin qu'il reposa devant lui en fixant ses deux interlocuteurs de son regard d'un bleu clair délavé. - Bien, lâcha-t-il d'une voix sèche et forte. L'heure des bilans a sonné. Je vous écoute. Une douzaine d'hommes dans tout le Royaume, pouvaient s'enorgueillir de tutoyer le Roi. Cela était dû à la façon dont ils s'étaient rencontrés et ce privilège était perçu comme un signe de confiance absolue de la part du Souverain envers ces hommes là, et comme le plus grand des honneurs pour ces derniers. - Nous allons puiser dans nos réserves, ici à Giudecca, pour offrir au peuple de quoi fêter dignement l'année qui se termine. Mes sujets auront un kilo de pomme de terre, un poulet et un lapin. Je ferai partir cet après-midi des hérauts dans tout le royaume pour informer les gens. Des chariots iront dans chaque ville et village porter ce cadeau. Hypnos sourit derrière son verre et baissa ses yeux d'or. Décidément, rien n'échappait à Hadès. Il jeta un regard à son frère puis posa sa boisson. - Effectivement, Sire. Thanatos et moi avons eu une idée que nous souhaiterions te soumettre. Hadès darda ses prunelles glacées sur son premier ministre et son conseiller. Il sentit monter en lui une colère froide. Comment pouvaient-ils penser à faire une chose pareille ? - Vous croyez vraiment que mes homologues vont rester là, sans rien faire, pendant que nous leur volerons leurs terres ? Nous venons à peine de sortir d'une guerre civile et vous voulez nous replonger dans un autre conflit encore plus meurtrier ? Mais à quoi pensez-vous donc ? Hadès s'était levé brusquement et avait plaqué ses mains sur son bureau. Il avait hurlé sa dernière phrase. Les deux hommes face à lui se recroquevillèrent sur leur siège comme un vieux morceau de cuir mouillé sous l'effet de la chaleur. Sentant son frère se maîtriser et sur le point de répliquer pour imposer sa vision des choses au Roi, Hypnos, le devança avec calme. - Majesté, loin de nous l'idée de mettre en péril cette paix fragile et toute nouvelle que nous avons instaurée à l'intérieur de nos frontières. Nous avons bien évidemment songé aux conséquences qui découleraient d'un tel acte. Hadès connaissait bien ses hommes. Il ne s'était pas trompé en se les attachant. Il avait suffit pour cela d'être convaincant. Ils avaient besoin d'une figure emblématique à laquelle se raccrocher et c'est ce qu'il leur avait offert. Toujours prudent, jamais fonceur, ils les avaient menés sur la route de la victoire. Il avait attendu le bon moment et les choses s'étaient faites sans presqu'aucun combat. Le Roi se souvenait encore de son entrée dans Giudecca… Ooooo00000ooooO
C'était l'année 10214 du Dragon des Mers, au début du mois de mai. Il avait franchi les portes de la forteresse pour monter jusqu'au bastion et avait fait irruption à cheval dans la salle du trône sous les yeux terrifiés du roi et ses conseillers en poste, à défaut de l'être en titre. Encadré des jumeaux, exsudant la force et la violence sous leurs armures, il était descendu de cheval et s'était approché du souverain. Il l'avait attrapé par le bras pour le jeter du trône sur lequel il s'assit. - Je suis le petit-fils du Roi Ouranos ! Je suis le fils du Roi Cronos ! Quelqu'un a quelque chose à dire ? avait-il déclamé d'une voix forte et puissante, alors que ses hommes se postaient à ses cotés, menaçants. Personne ne pipa mot. Tous se demandaient d'où sortait ce jeune homme si charismatique et si courageux. Tout simplement le petit-fils du roi Ouranos, qui fut assassiné par son frère le Prince Pontos. Il régna par la force et la peur alors que la guerre de succession n'était toujours pas résolue. L'héritier légitime, le Prince Cronos s'opposa à son oncle pendant de longues années. Il eut l'intelligence de mettre son fils unique à l'abri avec sa mère dans un Royaume lointain. Les femmes qui dirigeaient ce pays, les Amazones, reconnurent sa lignée et consentirent à faire de lui un futur Roi, moyennant rétribution, bien entendu. Il fut instruit des arts de la guerre, de ceux de la politique et de la diplomatie, de la gestion et de la justice. Un beau jour, la Reine Antiope vint le trouver dans la salle d'armes où il s'entraînait au maniement de la longue épée à deux mains. - Prince Hadès, lui dit-elle, nous n'avons plus rien à t'apprendre. Si tu es le digne descendant de la lignée d'Inferno, il est temps pour toi de reprendre ce qui t'appartient. Hadès prit la main qu'Antiope lui tendait et baisa ses doigts avec respect et dégoût mêlés. Les Amazones l'avaient protégé et éduqué, mais jamais il ne comprendrait pourquoi elles traitaient les hommes comme des êtres inférieurs. La Reine Rhéa avait eu des arguments de poids. Elle était morte deux ans après leur arrivée en terre Amazone. Il n'avait que neuf ans à l'époque, et il n'avait pas encore ce genre de préoccupations. Quant à son père, il était resté combattre l'usurpateur à la tête des troupes qui lui étaient fidèles et n'était jamais revenu le chercher. La Reine l'attendait aux cotés d'un magnifique étalon d'un noir brillant. Un Frison. Sa crinière et sa queue aux crins ondulés lui donnait un aspect noble et fier. L'animal piaffait et ne se laissait approcher par personne. Même l'écuyer ne pouvait le tenir tant il tirait sur sa longe. - Si tu le domptes, il est à toi ! lui dit Antiope en lui montrant le cheval. Je te préviens, nous avons eu toutes les peines du monde à lui mettre cette selle ! Hadès, d'abord surpris, s'approcha lentement. Dans un panier, il prit quelques morceaux de carottes et les présenta au cheval, sur sa main bien ouverte. La bête rua, mais l'odeur de la friandise titilla ses naseaux, et la gourmandise naturelle de l'animal fit le reste. Le jeune homme réussit à les lui faire manger tout en caressant prudemment le chanfrein. - Otez la selle… Très doucement…, chuchota-t-il pour ne pas effrayer sa future monture. Avec une crainte non dissimulée, un garçon d'écurie obéit. Hadès murmurait doucement aux oreilles du cheval qui semblait l'écouter, comme bercé par cette voix grave et profonde. Ensuite, il prit la longe des mains tremblantes de l'écuyer. Il caressa les flancs et le dos de l'animal qui renâcla encore et cabra, lançant dangereusement ses sabots en avant. Le jeune homme tira brutalement sur la corde et attrapa les rennes. Toujours avec des mouvements lents, il continua ses caresses. Il entoura l'encolure de ses bras et colla sa joue au cou du cheval. Celui-ci tenta de se libérer, mais il finit par accepter le contact. C'est l'instant qu'Hadès choisi pour l'enfourcher d'un bond puissant. Aussitôt il raccourcit les rênes, obligeant l'animal à garder la tête baissée, mais il en fallait plus à ce démon pour se laisser dompter. Il partit dans l'enclos en ruant, cabrant, galopant, secouant son cavalier pour s'en débarrasser. Hadès serrait ses jambes et se penchait sur l'encolure à chaque fois que le cheval cabrait. Plus d'une fois, il crut qu'il n'y arriverait pas, mais il avait sa fierté. Si des femmes comme les Amazones étaient capables de maîtriser n'importe quel cheval, il pouvait bien en dompter au moins un. Soudain, la bête partit au triple galop, sauta par-dessus la barrière et fila vers les plaines toutes proches. Entre ses cuisses, Hadès sentait les puissants muscles du dos se tendre et se détendre à chaque foulée. Le vent l'aveuglait et ses yeux pleuraient. Mais enfin, le cheval lui obéissait. Il l'avait accepté. Il s'enivra pendant un très long moment de cette sensation grisante de liberté pure. Il ne faisait qu'un avec l'animal et ce constat lui procura une joie euphorique. Il était le maître, le cavalier de cette splendide bête, puissante et rapide. Il tira sur les rennes pour ralentir et fit demi-tour. De retour à l'écurie, les cheveux en bataille, les joues rosies par le vent et les yeux brillants d'excitation, la Reine Antiope dût s'avouer qu'elle ne l'avait jamais trouvé aussi beau et viril. Il ferait un grand Roi, de ça, elle était persuadée. Hadès refit l'expérience avec la selle et le cheval accepta tout de son désormais seigneur et maître. - Comment vas-tu l'appeler ? lui demanda-t-elle en souriant. Deux jours plus tard, il quittait le Palais de la Reine Antiope sur le dos d'Achéron, vêtu d'une tenue de voyage chaude et légère. Ses dagues étaient attachées à sa ceinture, son arc et son carquois dans le dos, ses épées glissées dans les fourreaux de sa selle. Enroulé derrière lui, la lourde cape en fourrure d'ours calait ses reins et le soulagerait des douleurs provoquées par ce long voyage à cheval. Il avait attaché ses long cheveux pour ne pas qu'ils s'emmêlent trop et avait rabattu la capuche de son manteau sur sa tête. Un soir qu'il s'arrêta dans la seule et unique taverne d'un tout petit village du royaume d'Eleusis, gouverné par le Roi Dionysos(1), il rencontra Minos, Rune et Myu. Alors qu'il dormait dans la paille au côté d'Achéron, un léger hennissement du cheval le sortit de son sommeil. Son instinct lui dicta de ne pas bouger. De toute évidence, des voleurs avaient l'intention de lui prendre sa monture. Il faut dire qu'un aussi magnifique animal ne se voyait pas tous les jours. L'un des hommes prit un coup de sabot, Hadès désarma le second et menaça le troisième de son épée. - Alors comme ça, vous détroussez les honnêtes gens ? Les trois hommes étaient effrayés mais pas autant qu'Hadès l'avait escompté. Et à bien y regarder, ils n'avaient pas l'air d'avoir l'habitude d'agir de la sorte. - Vous m'avez l'air de piètres voleurs, se moqua-t-il gentiment. Comment vous appelez-vous ? Hadès baissa rapidement les yeux sur son index gauche où effectivement, se trouvait la lourde bague qui se transmettait de père en fils, gravée du symbole de la lance à double fourche. - Le Prince Hadès ? murmura l'un des deux hommes. Le jeune Minos mit un genou à terre et baissa la tête. Les deux autres l'imitèrent. Hadès les regarda successivement, se demandant par quel caprice du destin, ces hommes avaient croisé sa route. Fallait-il y voir un signe ? - Relevez-vous… Comment se fait-il que des hommes de votre rang s'abaissent à détrousser les voyageurs comme de vulgaires bandits ? - Je rentre chez nous pour reprendre ce qui est à moi ! Hadès avait haussé le ton sur ces derniers mots. Les dénommés Rune et Myu baissèrent la tête alors que Minos le fixait avec intensité. - Je viens avec toi, Sire. Mon épée est tienne ! Son charisme naturel s'était imposé à ces hommes qui, désormais, allaient lui obéir aveuglément. Le lendemain, Hadès rencontra Eaque, Duc de Garuda et Queen, fils du Marquis d'Alraune. Ils n'hésitèrent pas un instant à se joindre à lui. Ils chevauchèrent pendant deux jours et dans la ville suivante, ils trouvèrent Gordon, Baron de Minotaure, Sylphide, fils du Marquis de Basilic et Valentine, Comte de la Harpie. Chacun avait une histoire et la raconta à Hadès. Certains avaient encore leur père ou leur mère ou les deux pour les plus chanceux. Le Prince leur promit que, lorsqu'il aurait récupéré son trône, il leur rendrait leur titre et leurs terres. Le père de Queen eut les larmes aux yeux en voyant ce jeune homme qui ressemblait tant à Cronos, son Roi. Tous avaient trouvé un endroit pour vivre paisiblement en attendant des jours meilleurs, mais s'ils avaient élevé leurs enfants dans l'espoir de rentrer un jour chez eux, eux-mêmes n'y croyait plus vraiment. Dix-sept longues années s'étaient écoulées depuis leur fuite. Et aujourd'hui, le Prince Hadès venait de rallumer la flamme de l'espoir et elle brillait plus forte que jamais. Tous sentaient en lui, l'homme qui allait changer le cours de leur vie. Et sans savoir pourquoi, ils y croyaient. Ou peut-être avaient-ils tout simplement besoin de se raccrocher à quelque chose ? Et le Prince s'était trouvé au bon endroit, au bon moment. Près de lui, chacun avait la sensation d'être plus fort, plus fier. D'être enfin quelqu'un tout bêtement. Et rien que pour ça, ils le suivraient au bout du monde. Après plusieurs semaines de voyage, Hadès avait retrouvé tous les héritiers des nobles fidèles à son père. De plus, la plupart avaient, sous leurs ordres, quelques soldats à la loyauté indéfectible. Au final, le Prince se retrouva à la tête d'une centaine d'hommes qui lui seraient dévoués corps et âmes. Cette petite armée, divisée en plusieurs groupes, traversa discrètement et rapidement le Royaume des Océans en passant entre le Pic du Main Bread Winner et la Chaine des Piliers. Puis descendant au sud, ils contournèrent le Massif des Lamentations pour arriver enfin, en vue de la forteresse de Giudecca. Poussant un formidable cri de guerre, Hadès fonça à brides abattues, suivit de ses hommes. Les portes et la herse étaient ouvertes pour permettre à quelques marchands de circuler. Instant stratégique s'il en est. La troupe franchit les portes, atteignit le bastion et le Palais où Hadès pénétra dans la salle du trône sur le dos d'Achéron. Depuis ce jour, le jeune Roi qui n'avait que vingt-six ans à l'époque, s'évertuait à redresser son Royaume, à le reconstruire. Et il était en train d'y parvenir. En quatre années de règne, il était sur le point d'effacer toute trace de cette guerre… Ooooo00000ooooO Il se rassit sur son siège et réfléchit. Ses longs cheveux noirs aux reflets bleutés masquèrent un instant son visage. Il commençait à entrapercevoir où voulaient en venir les jumeaux. Il releva enfin la tête et les regarda. Le même sourire que celui des deux Comtes étira ses lèvres, donnant à son visage une expression de cruauté extrême. - Mettez au point les grandes lignes de votre projet. Nous discuterons des détails ensemble, lorsque cela sera fait. Que voulez faire dans l'immédiat ? Hypnos, Comte de Dream et Premier Ministre du Roi venait de s'exprimer de façon claire et concise d'une voix sans timbre. Pourtant, derrière ses paroles était en train de se jouer l'avenir des Ténèbres. Les trois hommes avaient parfaitement conscience que s'ils échouaient, s'en serait terminé. Définitivement. Mais s'ils menaient ce projet à son terme, les Ténèbres règneraient sur le monde. Quelle tentation… Les deux Comtes allaient sortir et laisser leur Roi à ses occupations lorsqu'un serviteur frappa à la porte et entra sur ordre d'Hadès. - Majesté, un homme désire vous voir, déclara-t-il en s'agenouillant. Hadès et les jumeaux s'entreregardèrent, à la fois curieux et suspicieux. Le Roi décida de suivre le messager, accompagné des deux hommes. Ils arrivèrent aux cuisines, surpris d'être là. Aussitôt, toutes les personnes présentes mirent un genou à terre du Chef Cuisinier au dernier des marmitons, mais le Souverain les renvoya bien vite à leurs occupations. Dans la cour, derrière les cuisines, un homme en haillons mais équipé comme un chasseur avec un couteau à dépecer à la ceinture, un arc et un carquois à l'épaule, une gibecière qui semblait pleine et des lacets à collets coincés à coté du couteau, attendait, la tête baissée. A ses pieds, une grande pièce de cuir semblait protéger quelque chose. Le Roi se posta devant lui et l'observa un moment. Un pauvre gueux qui venait sans doute quémander un peu de nourriture. - Eh bien mon brave, tu voulais me voir ? Je suis là ! Comment t'appelles-tu ? Timidement, l'homme leva la tête et osa regarder son Souverain. Il était bien tel que les rumeurs le disaient. Grand, impressionnant. Majestueux. - Je me nomme Gigant, Sire, fit-il d'une voix à peine audible. Hadès reporta son attention sur le chasseur, qu'il soupçonnait d'ailleurs de braconner sur les terres de Giudecca. Puis il regarda le paquet toujours au sol. - Qu'as-tu apporté, là ? L'homme détacha la corde qui entourait la toile de cuir et ouvrit les pans. Sous les yeux incrédules des hommes présents, se trouvait la carcasse d'une biche parfaitement vidé. - Les cerfs et les biches sont revenus dans nos bois, Majesté, fit l'homme. Je vous offre ma première prise. Hadès fut ébranlé par le geste de l'homme, mais rien ne transparut sur son visage. Oui, il était ému. - Cet acte t'honore, Gigant. Qu'on porte cette carcasse à l'intérieur ! Aussitôt, trois commis prirent la bête et la portèrent sur la table du Maître Boucher. - Débite-la… et donne un cuissot à cet homme. Il l'a mérité. L'homme se mit à manier ses couteaux et ses hachettes avec une redoutable efficacité. En moins d'une demi-heure, l'animal fut dépecé et découpé. Prenant le cuissot, il le donna au chasseur. - Merci, Majesté, souffla-t-il en tombant aux genoux d'Hadès à qui il prit la main pour l'embrasser. Thanatos fut sur le point de dégainer son épée et de tuer le pauvre homme, mais le Roi le stoppa d'un geste de son autre main. Il s'inclina et prit le chasseur par les épaules pour le relever. Malgré son imposante stature, celui-ci tremblait de tous ses membres. - Quel est ton métier, Gigant ? Hadès sourit. Gigant était peut-être un homme sans aucune éducation, mais il était intelligent. - Ici, tes fils recevront une instruction, avec un précepteur. Et ils rencontreront d'autres enfants de leur âge. Est-ce que cela t'intéresse, Gigant ? Le chasseur serra la main du Roi, qu'il n'avait pas lâché, si fort dans la sienne, qu'Hadès crut qu'il allait lui briser les os. Il retint un mouvement de recul face à la douleur qui lui vrillait les doigts. Gigant avait un regard éperdu de reconnaissance et brillant de larmes contenues. - Ton rôle sera de repérer et de traquer le gibier afin que mes chasseurs rentrent moins souvent bredouilles. Tu ne prendras tes ordres que de mon Maître de Chasse, Phlégyas. Gigant tomba encore à genoux et n'en finissait plus de baiser la main de son Roi. Celui-ci le laissa faire. L'homme s'en fut, son cuissot sous le bras, avertir sa femme qu'une nouvelle vie s'offrait à eux. Hadès remonta dans ses appartements et se lava consciencieusement les mains avec de l'eau claire et une préparation moussante et désinfectante à base de fleurs de saponaires et de thym. Un léger gargouillement de son estomac lui rappela que son repas du réveil était bien loin. Il regagna son salon où l'attendait les deux Comtes. - On va déjeuner ensemble. Markino ! A la simple évocation de cette prison, Thanatos ne put s'empêcher de frissonner, même sachant qu'Hadès plaisantait. Il ne connaissait pas de pire endroit sur cette terre. Malgré sa réputation terrible et les rumeurs les plus horribles qui couraient au sujet de ce lieu, il y avait pourtant des hors-la-loi persuadés d'être assez malins pour échapper aux geôles du Tartare. Mais ils n'avaient pas pensé qu'ils croiseraient le Duc de Wyvern. A ce moment, quatre jeunes pages entrèrent avec des plateaux qu'ils disposèrent sur la grande de table et s'éclipsèrent discrètement. Les trois hommes s'installèrent et déjeunèrent tranquillement. - Avec tout ça, je n'ai pas eu le temps d'aller voir l'avancée des travaux de voiries à l'est, fit le Roi en mordant à belles dents dans un pilon de poulet rôti. C'est en riant que les trois hommes se rendirent aux écuries. Ooooo00000ooooO En fin d'après-midi, Hadès regagna Giudecca avec quatre hommes d'escorte qui le laissèrent à l'entrée du Palais après s'être assurés que leur Souverain rentrait bien, sain et sauf. Dans son bureau, il consigna par écrit les raisons du retard des travaux de voiries qu'il avait visité. Il s'agissait seulement d'une question de terrain plus accidenté qui rendait moins aisé l'acheminement des dalles de pierre. Rien n'était donc à reprocher aux hommes qui travaillaient sur le chantier. Puis il appela un héraut à qui il ordonna de prévenir les populations de la distribution prochaine de nourriture qu'il avait décidé, pour fêter la fin de cette bonne année du Loup Garou. Il entra dans son salon et s'assit sur un divan, un verre de vin à la main. Il en huma le bouquet en fermant les yeux. Rouge comme du sang, le liquide était la fois doux et légèrement acide sur la langue. Très fruité, il coula dans la gorge royale jusqu'à l'estomac qu'il réchauffa. - Markino ! Bien que rompu à l'équitation, le Roi se sentait las. Il avait l'impression que son corps pesait plus lourd que d'ordinaire. Aussi, lorsque Markino vint lui annoncer que tout était près, il s'empressa de rejoindre la salle d'eau. Devant la cheminé allumée, un grand baquet de bois garni d'un drap fin, laissait échapper des volutes de fumée. Il ne faisait pas particulièrement froid dans le Palais. La chaleur du volcan était captée pour le chauffer l'hiver et l'été, les conduites d'air étaient tout simplement fermées. Mais Hadès aimait prendre son bain devant les flammes de la cheminée. Observer le feu, se perdre dans la contemplation de ses langues dansantes et brulantes qui semblaient vivantes, le fascinait. Ce spectacle avait un incompréhensible pouvoir apaisant sur lui. L'eau chaude lui fit un bien fou. Il était dans un état de somnolence avancée, mais un léger craquement du plancher le ramena à la réalité. Discrètement, il glissa sa main jusqu'à sa dague, pendue au bord du baquet. Qui que se soit, il défendrait chèrement sa vie. Mais c'était inimaginable qu'une personne animée de mauvaises intentions put arriver jusqu'à lui. Et il le savait. Mais la prudence est mère de sûreté, comme dit le proverbe. Puis soudain, la lumière se fit dans son esprit. Markino avait bien dû prévenir le Marquis d'Alraune qu'il le convoquait et celui-ci n'avait pas attendu qu'il en ait fini avec ses ablutions. Un sourire amusé étira les lèvres du Roi. Il continua à se détendre, curieux de savoir ce qu'allait faire son invité. Celui-ci était debout, à trois pas derrière son Souverain et l'observait. Il se savait repéré, mais le jeu l'amusait. Il faisait semblant d'ignorer que le Roi avait conscience de sa présence et Hadès faisait semblant de ne pas avoir remarqué qu'il était là. C'était au premier qui surprendrait l'autre. Vif comme un chat, le maître des lieux se retourna et aspergea son visiteur qui bondit lestement en arrière un laissant échapper un juron fleuri. Les deux hommes éclatèrent de rire. - C'est malin ! Il va falloir que je retourne chez moi pour me changer ! Le Marquis d'Alraune prit un grand drap de coton et le Roi s'enroula dedans. Le jeune homme s'arma d'un peigne en bois et démêla les longs cheveux d'ébène encore mouillés. Il fit ça avec beaucoup de douceur et de patience. Brusquement Hadès se retourna et fit tomber Queen sur ses genoux pour l'embrasser goulument. - Pourquoi ? murmura-t-il en desserrant son étreinte à laquelle sa proie n'avait pas tenté d'échapper. Quelques minutes plus tard, les deux hommes étaient attablés devant un copieux repas de viandes rôties, de pâtés et de petits légumes. Le vin était plus léger que celui que le Roi avait siroté avant de prendre son bain, mais tout aussi délicieux. Hadès raconta plus ou moins sa journée à son amant qui fit de même. Le Marquis avait passé la majeure partie de son temps enfermé dans le donjon qui jouxtait son appartement au château pour mettre au point de nouvelles potions. En observant son Roi, il se demanda une fois de plus si ce n'était pas parce qu'il était un puissant magicien qu'Hadès avait décidé de le garder près de lui. Très près. Un proverbe bien connu dit : "Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près" . Il voulait croire que les sentiments d'Hadès pour lui étaient sincères et profonds. La plupart du temps, il en était persuadé, mais par moment, il ne pouvait empêcher le doute d'assaillir son esprit et cela l'attristait. - A quoi penses-tu ? La voix chaude le tira de ses réflexions et il sourit machinalement. Il eut soudain honte de ses pensées en voyant le regard rempli d'amour posé sur lui. Comment pouvait-il douter ? Hadès lui avait prouvé maintes et maintes fois ses sentiments. Il se traita mentalement d'idiot. - Je songeais à ce que je dois te révéler. Allongés sur le large banc garni d'épaisses fourrures et de coussins pour le confort, les deux hommes ne disaient rien. Queen regardait les flammes dans la cheminée, lui aussi fasciné par elles. Hadès portait régulièrement sa coupe à ses lèvres d'une main et de l'autre, il caressait le bras du Marquis. - Alors ? Les étoiles sont-elles si néfastes ? Celui-ci frissonna et sourit. Il savait ce que son amant avait en tête et s'en réjouissait d'avance. Un imperceptible gémissement franchit ses lèvres quand les dents d'Hadès mordillèrent la base de son cou. Quelques instants plus tard, devant la cheminée, sur l'épais tapis de fourrure, deux corps d'hommes, enroulés l'un autour de l'autre, dansaient une merveilleuse sarabande érotique, rythmée par leurs gémissements et leurs plaintes de plaisir… Ooooo00000ooooO Le soleil n'était pas encore levé lorsque Markino entra dans la chambre royale. Le Roi et le Marquis avaient atteint le lit pour s'y effondrer, pêle-mêle. Pas le moins du monde gêné par la nudité des deux hommes dont il avait l'habitude, le chambellan s'approcha d'Hadès et le secoua pour le réveiller. - Pardonnez-moi Sire, mais un messager désire vous voir de toute urgence. Markino tendit au Roi un sceau sur lequel était gravée une feuille d'arbre et une flamme. Hadès bondit hors du lit et passa sa robe de chambre. - Où est-il ? demanda-t-il, pour le coup, parfaitement réveillé.
Hadès prit son arme et gagna la salle du trône en courant dans les couloirs. Il entra dans l'antichambre et se figea devant la personne qui se trouvait là. Vêtu d'une tenue de voyage légère et poussiéreuse, le messager s'était agenouillé, le visage caché par la capuche de son manteau. - Qui t'envoie ? La personne se releva et découvrit son visage. Hadès eut un hoquet de stupeur. - Reine Antiope ? Il s'attendait à tout sauf à voir cette femme devant lui. Et sa présence n'augurait rien de bon. Il devinait pourquoi elle était là. Enfin, il n'expliquait pas sa présence à elle, mais il n'était pas surpris de recevoir un messager du Royaume des Amazones. - Je vois que tu as l'air en pleine forme, reprit la Souveraine. Pris en flagrant délit de manquement aux règles du savoir vivre, il appela Markino et donna des ordres. Quelques instants plus tard, la Reine Antiope savourait un rôti de dinde froid et buvait une coupe de vin. - Tes cuisiniers sont excellents ! Hadès soupira. C'était donc bien pour ça qu'Antiope était là. Lorsqu'il fut en âge de comprendre, bien des années après la mort de sa mère, la Souveraine des Amazones lui avait remis une lettre écrite par la Reine Rhéa à l'attention de son fils. Elle lui expliquait pourquoi les Amazones avaient consenti à le prendre sous leur protection. Rhéa avait promis que son fils épouserait la Princesse héritière Penthésilée, et ainsi leur union garantirait la paix et la prospérité entre les deux Royaumes. Ce mariage était la seconde partie de la dette qu'Hadès se devait d'honorer. La première étant d'avoir conçu des enfants avec des Amazones. - Je vois que tu sais de quoi je veux parler… Antiope s'était laissée emporter par la colère. Mais les paroles d'Hadès étaient sages, elle devait l'admettre. Elle détailla l'homme devant elle. Quel dommage qu'elle n'ait pas vingt ans de moins. Elle l'aurait épousé elle-même. Depuis cinq ans qu'il avait quitté son Royaume, il avait changé. Il avait pris de l'assurance, il semblait plus large d'épaules. Son charisme s'était renforcé et son pouvoir de séduction ne la laissait pas indifférente. Et d'après les maîtresses qu'il avait eu chez les Amazones, c'était un amant exceptionnel. Mais quoi de plus normal. Il avait été instruit des arts de l'amour par les femmes les plus savantes en la matière. Un homme redoutable s'il en est, et dans de nombreux domaines. - Tu peux rester ici et te reposer. Je t'offre l'hospitalité bien volontiers. Les yeux bleus d'Antiope virèrent au violet sous l'effet de l'insulte. Poliment mais fermement, Hadès venait de la congédier comme une vulgaire servante. Et il l'avait fait sciemment. Il lui démontrait encore qu'il était le seul maître chez lui et qu'il ne la craignait pas. Après lui avoir baisé la main, il la laissa aux bons soins de Markino qui l'escorta jusqu'aux portes du Palais.
Le Roi se laissa tomber sur l'un des fauteuils de la pièce. Il regarda les reliefs du repas d'Antiope sans les voir. Un mouvement attira son attention. - Depuis quand es-tu là ? Il posa une main tendre sur son épaule qu'il serra doucement. Hadès ferma les yeux et emprisonna les doigts dans les siens avant de les porter à ses lèvres. - Quand comptais-tu en parler aux membres du Conseil Royal ? Il y avait tant de tristesse dans ces derniers mots que le cœur de Queen se serra. Il étreignit Hadès et caressa ses cheveux encore emmêlés. Ce n'était pas facile pour lui non plus. Il aimait un homme qui était un Roi. Il devrait toujours le partager avec son Royaume. Mais il l'avait accepté dès le départ. Queen était jeune mais il n'était pas idiot. Il avait parfaitement pris la mesure de ce à quoi il s'engageait la première fois qu'ils s'étaient embrassés. Jusqu'à présent, il ne l'avait jamais regretté. Depuis trois ans, il était heureux comme jamais il ne l'avait été. Mais maintenant, le Roi semblait vouloir écraser l'homme. Et l'homme, résisterait-il au Roi ? - Pour moi, tu es l'homme le plus merveilleux qui soit et je t'aime plus que ma vie. Et tu le sais. Moi aussi, j'ai un statut particulier. Le Marquis d'Alraune est le Magicien du Roi et je ferai tout pour te protéger et protéger le Royaume des Ténèbres. Mais Queen est l'amant d'Hadès et je ferai tout pour que tu sois heureux. Parce que ton bonheur est ma priorité. Je pourrais vivre sans le Roi, mais pas sans Hadès. Celui-ci resserra son étreinte autour du corps chaud et ferme et enfoui son visage dans les cheveux auburn qui se mêlaient aux siens. Par les Dieux qu'il aimait cet homme. - Il m'arrive parfois d'imaginer que nous avons une toute autre vie… chuchota-t-il d'un ton rêveur. Je ne suis pas Roi… tu n'es pas magicien… nous avons une petite maison… je chasse et tu cultives un bout de terre… tu prépares des potions médicinales, les gens viennent te voir lorsqu'ils sont malades et tu les guéris. Et moi, je suis infiniment fier de toi. Nous sommes heureux et c'est tout…
A suivre… J'espère que vous avez aimé.
(1) Éleusis est une ville de Grèce, en Attique, à 20 kilomètres environ au nord-ouest d'Athènes, sur le golfe de Salamine où un culte était rendu à Dionysos. J'ai choisi de nommer ainsi son Royaume.
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Littoral du Royaume des Ténèbres |
Plaines arides des Ténèbres |
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Montagnes et vallées des Ténèbres |
Forêts denses et sombres des Ténèbres |
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Acheron, le cheval d'Hadès est un |
magnifique et puissant Frison. |
| Voici une vidéo faite au Festival Médiéval Lou Mirabeou, près de chez moi. Il s'agit de fauconnerie équestre avec deux frisons. Les images sont encore plus parlantes que les photos. Laisse juste le temps à la vidéo de se charger. N'oublie pas de couper la musique sinon, ça va être une vraie cacophonie. ^^ |
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Vêtements que portent Hypnos et Thanatos sans le chapeau. |
Poudlard est assez proche de l'idée que je me fais de la forteresse de Giudecca en plus massive et plus de donjons à crénaux, sans toit pointu. |